Bientôt impossible de voyager vers les Etats-Unis sans visa?

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Une lutte politique s’est engagée à Washington pour réformer le privilège accordé aux ressortissants de 38 pays riches, libres de venir aux Etats-Unis sans visa, des parlementaires poussant pour que chaque voyageur fournisse ses empreintes digitales avant de prendre l’avion.

Le secteur du tourisme craint que l’ajout de procédures ne dissuade des touristes de venir aux Etats-Unis. Le privilège dont bénéficient la plupart des pays européens, dont la France, signifie que leurs ressortissants n’ont pas à faire la queue dans un consulat américain pour obtenir un visa, pour des séjours courts. Ils n’ont qu’à remplir, sur internet, un formulaire bien connu: ESTA. Ces éléments biographiques sont ensuite croisés avec diverses bases de données criminelles et terroristes.

Réagissant aux attentats de Paris et au risque posé par des jihadistes détenteurs de passeports européens, la Maison Blanche a annoncé lundi que chaque passager devra bientôt déclarer dans ce formulaire ESTA s’il s’est rendu dans des pays « sanctuaires terroristes ».

Mais des sénateurs, emmenés par la démocrate Dianne Feinstein et le républicain Jeff Flake, ont annoncé mardi vouloir aller beaucoup plus loin en rendant obligatoire la collecte d’empreintes digitales et d’une photographie avant le voyage. Aujourd’hui, empreintes et photo sont prises à l’aéroport d’arrivée aux Etats-Unis.

L’entourage de la sénatrice Feinstein explique à l’AFP que la collecte pourrait se faire dans les quelques aéroports étrangers où des agents d’immigration américains sont déjà présents. Mais pour la très grande majorité des voyageurs, la mesure obligerait à aller donner ses empreintes dans un consulat ou ailleurs, de quoi dire adieu à la spontanéité d’un séjour américain.

« Ce genre de mesures semblent empoisonnées, comme s’ils voulaient tuer le programme », se lamente Jonathan Grella, vice-président pour la communication de l’US Travel Association. « Je ne suis pas sûre que les élus se rendent compte du coût pour les voyageurs, de l’impact sur les voyages et sur nos relations diplomatiques ».

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