Cinq choses à savoir sur le Kirghizstan

Kirghizstan © iStock

Le Kirghizstan se démarque des autres pays d’Asie centrale, habitués aux présidents à vie, en organisant dimanche une transition en douceur et une élection présidentielle au suspense inédit.

Une terre de montagnes

Les Kirghiz disent que leur pays de six millions d’habitants serait aussi grand que la Chine si toutes leurs montagnes étaient plates: sans accès à la mer, près de la moitié du territoire du Kirghizstan de 198.500 km2 est situé à plus de 3.000 m d’altitude.

Un trajet en voiture de Bichkek, la capitale, à Och, principale ville du sud du pays, peut prendre plus de la moitié de la journée, alors qu’un voyage en avion dure moins d’une heure.

Le Kirghizstan a des montagnes qui portent le nom de Vladimir Lénine et du président russe Vladimir Poutine. Le sommet le plus haut du pays est celui de la Victoire, à 7.439 mètres, situé à la frontière avec la Chine.

Révolutions et violences

Le Kirghizstan a la réputation d’être le pays le plus démocratique des cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, même s’il a connu deux révolutions en 25 ans d’indépendance — en 2005 et 2010 — et de nombreux épisodes de violences ethniques visant notamment la minorité ouzbèke.

A l’issue de la présidentielle de dimanche, le pays s’attend à assister à la première passation de pouvoir pacifique d’un président élu à l’autre.

En raison du grand nombre de candidats (onze au total), aucun des deux favoris n’est assuré de passer au premier tour. La perspective d’un deuxième tour effraye beaucoup d’électeurs inquiets de voir une éventuelle contestation des résultats déboucher sur des violences.

Bases militaires étrangères

Après l’intervention militaire américaine en Afghanistan en 2001, les Etats-Unis ont établi une base militaire au Kirghizstan et une autre en Ouzbékistan, une mesure interprétée par certains comme un défi à la Russie dans sa zone d’influence traditionnelle.

Le président actuel Almazbek Atambaïev a ordonné en 2014 la fermeture de la base américaine.

De l’eau et de l’or

Le Kirghizstan a moins de ressources naturelles que ses voisins plus prospères, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, mais il dispose d’importantes réserves d’eau, vitale dans cette région.

Le pays envisage la construction de centrales hydroélectriques, ce qui en ferait un leader énergétique dans la région, mais ces projets exigent des négociations délicates avec les Etats situés en aval de ses rivières, qui ont besoin d’eau pour leur agriculture.

L’autre richesse du Kirghizstan est l’or. La mine d’or de Kumtor, exploitée par le groupe canadien Centerra Gold et dont le gouvernement kirghiz détient une partie, a fourni 8% du produit intérieur brut (PIB) kirghiz en 2016.

Cette mine s’est trouvé à plusieurs reprises au coeur de troubles qui se sont soldés notamment en 2013 par des dizaines de blessés et de nombreuses arrestations.

Un million à l’étranger

Selon la Banque mondiale, le Kirghizstan est l’un des pays les plus dépendants des transferts de fonds de migrants, cet argent représentant entre un quart et tiers du PIB kirghiz ces dernières années.

Quelque 623.000 citoyens kirghiz résident et travaillent en Russie, selon un rapport du gouvernement russe publié en septembre. Selon des chiffres non-officiels, un million de Kirghiz se trouvent en Russie, et beaucoup d’autres sont partis travailler au Kazakhstan, en Turquie et au Proche-Orient.

Une petite partie seulement d’entre eux pourra participer au scrutin de dimanche. Selon la Commission électorale centrale, seuls 18.580 citoyens résidant à l’étranger ont fourni les données biométriques nécessaires pour voter et se sont enregistrés auprès de leur ambassade.

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