En images: Le festival de l’Homme nu, mêlée virile et frissons garantis

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L’épreuve, qui se déroule chaque mois de février à Okayama (ouest), commence un samedi, à la tombée de la nuit, par un bain glacial. Cette année, ce sont quelque 10.000 âmes courageuses qui se sont plongées dans un bassin d’eau froide pour purifier leur corps et se préparer à une rude bataille. « Il y a l’idée de faire face au sacré le coeur à nu, tel que l’on est », souligne Kazuhiko Nishigami, mécanicien automobile.

Les fidèles se pressent à l’intérieur du temple Saidaiji, jouent des poings et des coudes pour trouver la meilleure place. Une impressionnante mêlée humaine de torses et jambes nus, bras levés au ciel pour attraper les précieux « shingi », des bâtons en bois de 4 cm de diamètre et 20 cm de long. L’attente peut durer une heure, mettant au supplice une foule suffocante, grimaçant de douleur, semblant implorer le pardon.

En surplomb, les moines versent sur eux de l’eau bénite, puis le noir se fait et les bâtons pleuvent, aperçus à l’unique lueur des flashs d’appareils photo et caméras.

Rituel mystérieux

Ceux qui parviennent à s’emparer d’un talisman doivent alors se battre férocement pour qu’il ne tombe pas aux mains de rivaux avides de ses pouvoirs protecteurs et parfois grisés par l’alcool. « Le bâton est tombé au milieu de notre groupe, je l’ai rapidement caché dans mon « mawashi » (pagne) et je suis parti comme si de rien n’était », raconte Kosuke Yasuhara, 38 ans, pompier de profession. Une fois quittée l’enceinte sacrée, le trophée est hors de danger.

Mais tous ne sont pas aussi chanceux. Ce rituel mystérieux, qui se perpétue depuis 500 ans et se décline aussi en version « enfants », a fait des morts par le passé même si les organisateurs se veulent rassurants. « Nous tenons à rappeler que c’est un festival religieux, donc nous sommes devenus beaucoup plus stricts concernant l’alcool et les comportements violents », explique un des moines, Tsuboi Zenko. Il est aussi « interdit de porter des semelles ». Par précaution toutefois, chaque participant doit inscrire son groupe sanguin sur un document, placé ensuite dans le pagne en cas de grave blessure.

Mais la récompense est à la hauteur. « Ceux qui saisissent l’amulette sont promis à la prospérité », assure le moine. M. Yasuhara, bientôt père, repart avec un grand sourire. « Cette amulette est un cadeau des dieux, qui va nous apporter en avril un bébé en pleine santé », assure-t-il.

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