Faire le tour du monde, une manière tendance de faire une pause

© iStockphoto

Qui n’a jamais rêvé de s’offrir un tour du monde en 80 jours, 6 mois ou 1 an ? De nombreux amateurs d’horizons lointains se lancent désormais dans l’aventure. Des agences peuvent s’occuper de tout, même s’il est de plus en plus facile – et de moins en moins coûteux – d’organiser le périple soi-même.

Comme des milliers d’autres Belges à l’issue de leurs études secondaires, Lara, 18 ans, aurait pu partir étudier un an à l’étranger pour parfaire sa pratique de l’anglais ou découvrir une autre culture. S’inscrire dans un collège aux Etats-Unis, suivre une seconde rhéto au Brésil… Elle a opté pour une autre formule : passer de pays en pays tout en étudiant et en faisant du volontariat. Avec l’aide du WEP, l’un des principaux organismes spécialisés dans les séjours linguistiques à l’étranger.  » Notre programme World Tour a de plus en plus de succès, témoigne Anne Bohon, qui en était responsable jusqu’à ce qu’elle-même cède à l’appel du grand large. Il propose différentes formules accessibles aux jeunes et moins jeunes, pour quelques semaines à un an, avec des billets d’avion très attractifs.  » Ces périples combinent cours de langue et travail, bénévole ou même rémunéré, sur le terrain. Plus d’une soixantaine de destinations, que le globe-trotter peut ordonner à son gré, sont accessibles.  » J’ai passé cinq mois au Canada pour apprendre l’anglais, deux mois dans deux fermes en Australie et deux autres dans une réserve d’animaux sauvages en Afrique du Sud, raconte Lara. Ça n’a pas toujours été facile, mais ce fut une expérience formidable.  » Touristique aussi : des pistes de ski d’Amérique du Nord aux safaris africains, en passant par la randonnée en Tasmanie ou la plongée avec les requins, cette jeune Bruxelloise a accompli un rêve, qui n’est plus réservé à quelques happy few seulement. Une enquête du Figaro a montré qu’un quart de leurs internautes plaçait le tour du globe en tête de leurs envies d’évasion.

 » Signe de l’attrait pour ce genre de projets, la page qui en parle, sur notre site Web, est la plus visitée « , précise Jean-Christophe Guérin, directeur général de Continents Insolites, expert dans le secteur. Et de confirmer que la demande s’intensifie.  » On note des durées de séjour plus longues, donc plus propices à ces circuits planétaires, la volonté de s’offrir une pause dans sa carrière ou dans sa vie, en y associant souvent sa famille.  » Il s’agit notamment d’entrepreneurs ou de titulaires de professions libérales  » qui ont consacré beaucoup de temps à leur activité et voient le moment venu de s’offrir une parenthèse, presque des retrouvailles, en couple ou avec les enfants. « 

 » Il n’y a pas deux cas pareils « , témoigne Evelyne Birot. Elle dirige les Connaisseurs du Voyage, qui organise un millier de tours du monde par an.  » Chaque candidat au départ dessine son itinéraire selon ses désirs et son budget.  » Le plus nouveau, ajoute-t-elle, c’est la clientèle de retraités qui achète des packages tout compris, avec le transport aérien (souvent en business class), les hébergements et les excursions à chaque étape, pour des durées de un à trois mois.  » Les 20-25 ans partent un an en vol sec, les 40-50 ans un mois tout organisé… Chez les trentenaires, c’est plus varié, ils tablent quelque fois sur un congé sabbatique de quatre à six mois accordé par leur patron. « 

Le budget est éminemment variable, lui aussi, entre les jeunes capables de tenir un an avec 10 000 euros en poche avant d’entrer dans la vie active et les pensionnés qui  » concrétisent une folie et sont prêts à dépenser entre 50 000 et 100 000 euros à deux pour six mois.  » Voire beaucoup plus. Comme ce couple de sexagénaires, rencontré sur un bateau de la compagnie Le Ponant, qui s’offrait une croisière d’une saison de la Norvège à Hong Kong, via le mythique Passage du Nord-Ouest.

Si les agences spécialisées voient grimper la demande, rien n’est toutefois aujourd’hui plus simple… que de se passer d’elles, comme le font ces nombreux aventuriers partis sans gros moyens, reliés à la civilisation par Internet et qui partagent coups de coeurs, bons plans, trucs et astuces sur un blog créé pour l’occasion. Beaucoup font des émules, certains deviennent des références, comme www.novo-monde.com, couronné d’un Golden Blog Award 2014 grâce à  » la mine d’information qu’il représente pour les voyageurs au long cours « . Conseils pratiques, budgets ou bonnes adresses se trouvent en ligne, à la disposition de tous. Sans parler de l’inspiration. Même chose pour les billets d’avion. SkyTeam, Star Alliance et Oneworld, les trois grandes alliances aériennes mondiales, proposent chacune leurs formules pour parcourir la planète, le prix variant entre 2 000 et 3 600 euros, en classe éco, selon la distance totale parcourue, le nombre de stops et de continents survolés. C’est bien moins cher que la somme des billets allers simples entre les diverses escales.

par Philippe Camillara

>>> Lire également Voyage autour du monde: l’infographie qui résume tout

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content