La Grèce aura la cote cet été auprès des touristes, sauf français

Les célèbres dômes bleus de l'île de Santorin © iStockphoto

La Grèce sera une destination phare pour les Européens cet été, même si la crise des migrants dans les îles de la mer Égée semble avoir refroidi certains vacanciers, notamment les Français qui ont réservé moins de séjours itinérants.

Près d’un million de réfugiés en provenance de Turquie ont déferlé depuis l’an dernier sur Lesbos, Kos ou Samos, dont nombre de Syriens cherchant à rallier l’Europe; les images de ces hommes, femmes et enfants en gilets de sauvetage, entassées dans des canots pneumatiques, ont fait le tour du monde.

Bateau de migrants, au large de Kos
Bateau de migrants, au large de Kos© Reuters

Si cette route égéenne s’est tarie fin mars avec l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie, « l’exposition médiatique au premier trimestre du problème, notamment dans les îles de l’ouest de la mer Égée, a généré une image assez négative pour la Grèce dans son ensemble », estime Jean Brajon, directeur général d’Heliades, voyagiste français spécialisé dans les destinations helléniques.

Si la destination Grèce reste la deuxième – en volume – derrière l’Espagne pour les Français cet été selon le syndicat des Entreprises du Voyage, son panel représentatif de 850 agences de voyage françaises affiche cependant une baisse de 8% des réservations. Pour son président Jean-Pierre Mas, « il y a l’effet migrants même s’il a tendance à s’estomper, et aussi le fait que la Grèce avait extrêmement bien marché l’an dernier et qu’elle n’est pas restée sur cette lancée ».

« Pas rationnel »

Chez Voyageurs du Monde, l’impact lié aux migrants se fait ressentir en Grèce (réservations en baisse de 20%) « mais aussi en Sicile avec l’effet Lampedusa et même en Croatie. C’est absurde, les gens croient qu’ils vont trouver des migrants à la plage! », déplore le PDG Jean-François Rial.

« Ce n’est pas rationnel mais les gens entendent des choses et généralisent, et quand ils ont le choix de leur destination, ils ne prennent aucun risque », renchérit le PDG de Comptoir des Voyages, Alain Capestan, dont les réservations pour la Grèce sont en repli de 25%.

Cette frilosité semble plus concerner les séjours itinérants qui vont d’île en île: « Les vacanciers se sentent rassurés par les séjours en clubs avec des équipes francophones ou des excursions balisées », souligne Philippe Sangouard pour Kappa Club, dont les réservations dans les quatre clubs grecs sont en hausse de 28%. « La clientèle des hôtels-clubs résiste mieux que celle des séjours itinérants, à cause du sentiment d’être dans un environnement fermé, donc protégé et sécurisé », renchérit Pascal de Izaguirre, président du géant TUI France (Marmara, Nouvelles Frontières) qui annonce une hausse de 27% sur la destination.

Ailleurs en Europe, les vacanciers semblent moins concernés par le phénomène: le voyagiste britannique Thomas Cook fait état de quelques impacts « très spécifiques à certaines îles » en lien avec la crise des réfugiés, mais souligne que la Grèce devrait être cet été « la deuxième destination préférée derrière l’Espagne ».

Du côté de l’Italie, l’association des tours-opérateurs Astoi souligne que le marché « n’a pas été particulièrement influencé par le « risque migrants » aussi bien pour la Grèce que la Sardaigne, la Sicile et les Pouilles ».

En Allemagne, la fédération des voyagistes DRV évoque une « forte demande pour la Grèce ces derniers mois ».

En Suède, il n’y a pas eu de « désaffection pour les îles qui accueillent des migrants » selon le voyagiste Apollo, tandis qu’au Danemark, Bravo Tours annonce des réservations en hausse de 12 à 14%.

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