Les 7 merveilles de New York

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Splendeur architecturale, paradis pour les foodies, défilé de mode permanent et carrefour artistique : Big Apple est sans aucun doute la ville où la créativité ne dort jamais. La preuve à travers les pépites les plus branchées du moment.

L’Empire de l’art de David Zwirner

Promenez-vous dans le quartier de Chelsea et vous tomberez forcément sur une joyeuse colonie d’amateurs d’art contemporain venus visiter l’une des deux magistrales galeries du nouveau maître du domaine, l’Allemand David Zwirner. A lui seul, cet « art dealer » possède 20 000 m2 d’espaces d’exposition dignes d’un musée et un portfolio de 43 artistes parmi les plus courus du moment : Donald Judd, Dan Flavin, Yayoï Kusama, Stan Douglas, Yan Pei-Ming, mais aussi les Belges Francis Alÿs, Raoul de Keyser et Luc Tuymans, qu’il a lancés en 1994. Ses vernissages rassemblent le who’s who de New York et au-delà. Le magazine ArtReview classe David Zwirner à la deuxième place des marchands d’art les plus influents du monde, détrônant le légendaire Larry Gagosian. Pour les connaisseurs ou ceux qui veulent parfaire leur savoir, DZ est l’alternative idéale aux grands musées comme le Moma ou la Neue Gallery. Et c’est gratuit.

Galerie David Zwirner, 525 W, 19th Street et 537 W, 20th Street, NY 10011. www.davidzwirner.com

NoMad : le quartier qui monte, qui monte

Il y a peu, ce quartier central de Manhattan était encore un no man’s land. C’est sans doute ce qui lui confère son air rebelle et rock’n’roll, à mi-chemin entre branchitude et authenticité. Son nom a été créé sur mesure : NoMad, soit la zone qui s’étire au Nord de Madison Square jusqu’à le 34e rue, au sud du grand magasin Macy’s. Une flopée de jeunes visionnaires a signé le renouveau de ses beaux immeubles Art Déco. Pionnier de l’aventure, le groupe hôtelier Sydell a ouvert le très bobo-chic Ace Hotel et son restaurant le Breslin, cornaqué par le chef April Bloomfield, avant d’imaginer le NoMad Hotel, une invitation au voyage signée par l’architecte d’intérieur de l’hôtel Costes, le frenchy Jacques Garcia. Contrairement à Soho, ici, les adresses ne manquent pas d’espace : le lobby du Ace Hotel se transforme en bar et salle de concert en soirée, tandis que le restaurant du NoMad se décline en plusieurs pièces : atrium, bibliothèque ou parloir. Dans la rue, les vitrines colorées des grossistes et discounts en parfumerie ou accessoires sont une caverne d’Ali Baba pour dénicher des petits souvenirs bon marché.

NoMad, entre la 25th et la 34th Street, au nord du Madison Square Park, NY 10001.

L’événement : Sleep No More

Ce spectacle de théâtre hors du commun est à dormir debout. Les noctambules et amateurs de sensations fortes seront aux anges, et les âmes sensibles dans leurs petits souliers. Dans une rue déserte du fin fond de Chelsea, s’élève le mystérieux Hotel McKittrick. La compagnie de théâtre environnemental Punchdrunk se plonge dans l’atmosphère de MacBeth, le cauchemar onirique de Shakespeare. A l’entrée, un bar des années folles tapissé de velours rouge invite les clients à prendre un remontant – de préférence une absinthe -, avant de se lancer dans l’intrigue qui se joue plus haut. Sur cinq étages, le visage dissimulé derrière un masque blanc, le « client » déambule dans un dédale de pièces aux décors fin de siècle, traverse un cimetière, une forêt ou un hôpital psychiatrique, au grès de son intuition. Les acteurs surgissent ici et là, entraînant le public sur leurs pas. Entre théâtre et danse, l’action se déroule partout en même temps, permettant à chacun de vivre cette expérience visuo-sensorielle de manière différente.

Sleep No More, The McKittrick Hotel, 530 W, 27th Street, NY 10001. http://sleepnomorenyc.com

Toujours plus verte

La High Line, cette ancienne voie ferrée aménagée en promenade plantée, est plus que jamais la darling des New-Yorkais et des touristes du monde entier. Les programmes se multiplient pour visiter « à la carte » cette coulée verte. Parcours d’artistes, représentations théâtrales, animations pour enfants et découverte de la flore sont organisés par la très dynamique association des amis de la High Line. Jusqu’en mai prochain, sur réservation, le visiteur peut s’aventurer sur la section encore en friche et fermée au public, histoire de découvrir en exclusivité les oeuvres de l’artiste suisse Carol Bove, créées spécialement pour ce jardin suspendu. Plus tard dans l’année, ce dernier tronçon du parc, baptisé High Line at the Rail Yards, sera inauguré. Opérant un virage vers l’ouest et la 12th Avenue, cette voie aérienne de verdure longera alors la rivière Hudson. Plus que jamais un trait d’union entre la ville et la nature aménagée…

Entrée sud : Gansevoort Street et 10th Avenue. Entrée nord : 30th Street et 11th Avenue. Ouvert de 7 à 22 heures. www.thehighline.org

La folie des grandeurs

Une visite de New York ne serait pas complète sans un brin de décadence. Connus pour leurs excès, les Grecs et les Romains nous lèguent Aire, des termes inspirés de l’Antiquité enfouis sous le bitume de Manhattan. Seuls vingt privilégiés sont autorisés à pénétrer en même temps dans ce temple moderne de 1 500 m2 dédié aux rituels de l’eau. Le circuit traverse cinq bassins, du plus froid (frigiaria à 10 °C) au plus chaud (caldaria à 39 °C), selon la tradition romaine, que l’on peut entrecouper avec une séance de relaxation totale dans une piscine d’eau salée de la densité de la Mer Morte. Le hammam, lui, se replonge dans l’Empire Ottoman. Pour encore plus de luxe, rien de tel qu’un massage aux pierres chaudes ou un bain privé au vin, au champagne ou à l’huile d’olive. Cléopâtre n’aurait pas rêvé mieux !

Aire Ancient Baths, 88, Franklin Street, NY 10013. http://www.ancientbathsny.com

La tendance micro

On connaissait les micro-brasseries (Brooklyn Brewery) et les micro-distilleries (Kings County Distillery, également à Brooklyn). Voici venus les micro-restos, avec des menus « tasting » servis dans des ambiances ultra exclusives (12 convives maximum), le plus souvent au comptoir, le nez sur les cuisines, le chef servant lui-même les dégustations du jour. David Chang a innové avec son Momofuku Ko, tandis que Blanca (des propriétaires de Roberta’s) et Chef’s Table at Brooklyn Fare lui ont emboîté le pas. Mais ils sont loin d’être seuls : de plus en plus d’enseignes développent cette idée d’un produit de base sorti du lot par un savoir-faire hors-normes. Le grand gagnant est le chef pâtissier français Dominique Ansel, qui excelle dans l’art de fusionner les genres. Ses musts du moment sont le CronutTM, un hybride de croissant et de donut fourré à la crème vanille, ainsi que le Magic soufflé, mariage entre la brioche et le moelleux au chocolat, imbibé de Grand Marnier. Attention : ses créations sont tellement populaires qu’il faut faire la file pour avoir une chance d’y goûter.

Dominique Ansel Bakery, 89, Spring Street, NY 10012. http://dominiqueansel.com

Un musée à ciel ouvert

L’artiste Banksy a pris d’assaut les façades de la Grosse Pomme au mois d’octobre 2013, créant la sensation autour de ses oeuvres tantôt poétiques tantôt satiriques. Il a relancé le débat sur l’art du graffiti, très populaire dans les années 70 et 90 à New York. Des pans entiers de la ville, du Lower East Side à Soho, en passant par Williamsburg et Bushwick, sont imprégnés de ces témoignages de l’art urbain sauvage. Le groupe Graff Tours propose des visites guidées des sites tagués les plus populaires et une initiation à la peinture à la bombe. Hélas pour les plus mordus, le célèbre temple du graffiti de 5Pointz à Long Island, qui a vu défiler les plus grands artistes du genre pendant vingt ans, a fermé ses portes fin 2013. L’éternelle mutation de New York continue…Raison de plus pour se délecter de ses nouveautés !

www.grafftours.com

En pratique
SE RENSEIGNER
Passeport et autorisation ESTA sont nécessaires pour les Etats-Unis. Se renseigner auprès de l’ambassade américaine ou votre agence de voyage. http://french.belgium.usembassy.gov/

Site officiel du bureau du tourisme new-yorkais : www.nycgo.com

Y ALLER
Jet Airways : vols A/R Bruxelles-New York à partir de 530 euros.
L’agence Connections propose un package Big Apple Specials de 4 jours à partir de 669 euros. Vol direct avec date de départ au choix, 2 nuitées et 4 excursions. www.connections.be

SAISON IDEALE
Le printemps et l’automne.

SE LOGER

NoMad Hotel. Hôtel de charme dans un bel immeuble Art Déco rénové par le designer français Jacques Garcia sur le thème du voyage.
Dès 300 euros. 1170, Broadway & 28th Street, NY 10001.

Ace Hotel. Le concept y est « comme à la maison » : les chambres sont toutes différentes, décorées avec des objets de récupération.
Dès 180 euros. 20 W, 29th Street, NY 10001.

Highline Hotel. Il est rare de séjourner dans un bâtiment du 19e siècle à New York. C’est pourtant le cas dans cet ancien séminaire idéalement situé face à la High Line.
Dès 160 euros. 80, 10th Avenue, NY 10011.

SE RESTAURER

Eataly. Ce concept italien est LA cantine des New-yorkais. Pas moins de sept restaurants sous un seul toit, dans l’ancien Toy Building, face au Flat Iron. En été, son toit terrasse se transforme en bar à bière.
200, 5th Avenue, NY 10010. www.eataly.com

The Breslin. Situé à côté du Ace Hotel, le gastro-pub du chef April Bloomfield sert de délicieux burgers d’agneau dans un décor de chasse remis au goût du jour.
16 W, 29th Street, NY 10001. www.thebreslin.com

BOIRE UN COcKTAIL Little Branch. Un endroit digne de la prohibition, caché dans une cave du West Village.
22, 7th Avenue South (entre Carmine Street & Leroy Street), NY 10014.

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