Los Angeles, la ville des musées les plus farfelus (+ images)

Deux implants mammaires, une photo de la cervelle de John F. Kennedy, six mois de lettres d’amour et les croquis de tueurs en série: autant de choses que l’on trouve dans les musées les plus farfelus de Los Angeles.

La métropole californienne est en pleine ébullition artistique, avec l’ouverture de nombreuses galeries, du musée Broad l’an dernier en plus de collections déjà vastes aux musées Getty, Lacma, Moca, etc.

The Broad
The Broad© DR

Mais à cette offre culturelle classique s’ajoute toute une série de petits musées étranges, comme ceux des « relations brisées », de la mort ou… des lapins.

Dans les salles d’expositions du Musée des Relations brisées, ouvert en juin, on tombe sur une robe de mariage qu’une femme a enfoncée dans une jarre de saumure après son divorce: elle ne voulait pas la jeter, et encore moins que quelqu’un d’autre la porte ou que les mites la dévorent.

Alexis Hyde, directrice du Musée des relations brisées devant cette robe de pom pom girl, symbole de rupture
Alexis Hyde, directrice du Musée des relations brisées devant cette robe de pom pom girl, symbole de rupture© AFP

Le musée expose aussi un uniforme de pom pom girl acheté par une jeune femme pour faire une surprise à son petit ami dont c’était l’équipe préférée. Las, celui-ci l’a quittée avant qu’elle ait eu le temps de le revêtir.

On y trouve encore deux prothèses mammaires qu’une femme s’était fait implanter pour plaire à son amoureux amateur de gros seins… mais son corps n’a cessé de rejeter ces éléments étrangers et elle a dû subir des interventions à répétition, avant de finalement faire retirer ces implants. « J’ai mutilé mon corps pour un homme que j’aimais. Ca m’a fait l’aimer encore plus », écrit-elle malgré tout, citée sur un panneau du musée.

‘Ce que c’est qu’être humain’

Le musée célèbre aussi l’amour plus fort que la mort, avec notamment un flacon d’eau de Cologne à moitié vide ayant appartenu à un homme décédé d’un cancer et conservé par amour par sa veuve.

Ce musée insolite a été créé par deux ex-amants, les artistes Olinka Vistica et Drazen Grubisic qui, à leur rupture, ne savaient que faire des objets accumulés pendant leur vie commune. Ils ont ouvert en 2010 un premier musée à Zagreb, puis celui-ci à Los Angeles.

« Les pièces elles-mêmes ne sont pas forcément artistiques (…) mais exposées toutes ensemble, elles deviennent de l’art conceptuel sophistiqué qui sonde ce que c’est qu’être humain », déclare à l’AFP la directrice du musée, Alexis Hyde.

L'une des pièces du Musée de la mort, à Hollywood
L’une des pièces du Musée de la mort, à Hollywood© AFP

Au Musée de la mort, l’ambiance est très différente. La première salle est dédiée aux tueurs en série célèbres, la suivante à l’histoire funèbre: les suicides collectifs, les artistes décédés comme le chanteur du groupe Nirvana, Kurt Cobain, les personnages historiques comme Adolf Hitler, les accidents de la route dramatiques ou les affaires célèbres comme celle d’O.J. Simpson, accusé puis acquitté du double meurtre de son ex-femme et de son ami Ron Goldman.

La mort sous toutes ses coutures

« C’est une façon d’apprivoiser la peur de la mort. Ca va arriver à chacun de nous. Plus on s’approche de ce qui nous effraie, moins on en a peur », estime le gérant de ce musée fondé en 1995, Ryan Lichten.

La collection inclut la tête d’Henri Désiré Landru, guillotiné en 1922 pour avoir tué 11 femmes et soupçonné d’en avoir assassiné des centaines.

M. Lichten, qui est aussi le conservateur du musée, écrit régulièrement à des tueurs condamnés pour leur demander d’envoyer du matériel pour ses expositions. C’est comme ça qu’il a obtenu des dessins de la chanteuse Rebecca Schaeffer, expédiés par son meurtrier depuis le couloir de la mort.

Sur l’un des murs, on trouve aussi le rapport d’autopsie du président John F. Kennedy assassiné en 1963 à Dallas, accompagné de graphiques, de couvertures de journaux et d’une copie du très controversé rapport de la Commission Warren, selon qui l’assassin Lee Harvey Oswald a agi seul.

Les visiteurs sont fascinés mais chaque semaine un ou deux parmi eux s’évanouit en pleine visite, assure M. Lichten.

Comme des lapins

Los Angeles, la ville des musées les plus farfelus (+ images)
© AFP

Pour la Saint Valentin 1993, Steve Lubanski a offert à sa petite amie Candace Frazee un lapin en peluche avec un énorme coeur rouge sur la poitrine qui disait « je t’aime ». Pâques a suivi et elle lui a offert un lapin en porcelaine.

Les amoureux ont continué à s’offrir ainsi des lapins, d’abord seulement pour les fêtes, puis c’est devenu une routine: chaque jour, un lapin.

Los Angeles, la ville des musées les plus farfelus (+ images)
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Aujourd’hui, on peut admirer 33.000 objets figurant des lapins chez Steve Lubanski, qui a transformé sa maison en musée, visité par 27.000 personnes depuis 1998.

L’an prochain, le couple doit déménager sa collection dans une ancienne galerie d’art. Elle comprend 4 lapins vivants et 22 empaillés.

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