Pas de fin festive pour l’ère maya

© Reuters

Les indiens mayas d’Amérique Centrale n’auront pas grand-chose à fêter lorsque le calendrier maya se terminera le 21 décembre. La pauvreté extrême contraste violemment avec la multitude de festivités organisées pour les touristes.

D’après le vieux calendrier maya un cycle millénaire de 13 « baktuns », de chacun 144.000 jours, 5126 ans en tout, se terminera le 21 décembre.

Injurieux

« Il est injurieux et inconséquent que les indigènes vivent dans le dénuement alors qu’on gaspille les moyens publics à des fêtes », déclare l’activiste Ricardo Cayas du Conseil guatémaltèque des organisations mayas.

« Il n’y a rien à fêter. Il s’agit d’un événement issu de la sagesse traditionnelle. Il montre exactement le colonialisme interne du Guatemala, où une classe dominante maintient les indigènes dans un état de dénuement extrême. »

Environ 40%- ou 60 %, d’après des groupes d’indigènes – de la population de 15 millions d’habitants est indigène. Mais le pays n’a jamais eu de président indigène et seul le ministre de la Culture et du Sport est indien.

80 % du sol se trouve dans les mains de 5 % des paysans alors que le reste de la population rurale (60 % de la population en grande partie indienne) vit dans la pauvreté. Les groupes autochtones en Amérique Centrale profitent à peine des richesses du sol. Les sols sont souvent vendus à des investisseurs étrangers.

Festivités exorbitantes pour les touristes

Plusieurs gouvernements d’Amérique Centrale organisent des festivités exorbitantes autour du changement de calendrier. Ils répondent au battage médiatique sur la fin du monde – à laquelle les dirigeants autochtones n’ajoutent pas foi. A lui seul le Guatemala organise 15 cérémonies officielles, telle qu’une grande présentation multimédia sur l’héritage de la vieille culture Maya le 20 décembre à Tikal, le lieu phare de l’archéologie Maya.

Les préparations des événements ont coûté 8,5 millions de dollars au total, selon l’Observatoire indigènes.

Spectacles folkloriques

Les organisations locales au Mexique se sont plaintes de ne pas être impliquées dans le projet Mundo Maya, un plan pour mieux faire connaître les sites Maya au sud-est du pays aux touristes guatémaltèques et étrangers.

Le Guatemala, le Honduras, El Salvador et le Belize attendent 5 millions de visiteurs et le Mexique attend à lui seul dix millions de visiteurs dans les états du sud. C’est en moyenne un dixième de plus qu’en temps normal.

Les organisations indigènes ne sont pas d’avis qu’elles en profitent. Les usages folkloriques sont dépeints « uniquement comme des spectacles folkloriques » déclare Nestor Pérez du conseil indigène d’Amérique Centrale d’El Salvador.

Au total 400 populations indigènes de 50 millions de personnes vivent en Amérique Latine. La plupart d’entre eux habitent au Mexique, où 6,6 millions de personnes (sur une population de 112 millions d’habitants) parlent une langue indigène.

(IPS/MS/CB trad.)

Visionnez également le film Mayan Word qui démontre l’attention donnée aux traditions et ancêtres des mayas alors que la population maya actuelle est reléguée de plus en plus vers l’arrière-plan

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