Skis haute couture sertis de diamants pour clients fortunés

© www.bohème.fr

Skis en or blanc incrustés de diamants, spatules en ébène d’Afrique… Les skis « haute couture » façonnés par quelques rares industriels français pour la clientèle fortunée des stations alpines répondent, en cette veille de Noël, aux demandes les plus extravagantes.

« Stay in love, my love », peut-on ainsi lire sur la paire de skis, plaquée en bois de palissandre, qu’un mari amoureux a commandé à Bohême, fabriquant de skis sur mesure installé à Lumbin, en Isère.

Dans leur modeste usine, les trois ouvriers de la marque qui appartient au monde très fermé des entreprises françaises de skis haut de gamme glissent leur main sur les lamelles de bois exotique afin de détecter les moindres défauts.

« Notre clientèle recherche la perfection », exlique à l’agence AFP Arnaud Benoist, directeur marketing de la marque, qui écoule environ 600 paires par an pour un prix moyen de 2.000 euros.

« Nos clients sont fortunés et veulent se différencier des autres certes, mais ce sont avant tout des passionnés de ski », souligne le directeur de Bohême dont 50% de la production est écoulée à l’étranger, principalement en Italie et aux Etats-Unis.

42 000 euros la paire

Incrustés de diamants et d’or blanc, les skis en titane « Ultime », vendus 42.000 euros par le groupe Lacroix, peuvent s’enorgueillir d’être parmi les plus chers du monde.

« C’est un produit complètement hors norme, développé pour asseoir notre image de luxe », précise le Pdg de la marque, Bertrand Roy.

« Même si aujourd’hui le bling bling n’est plus à la mode, on vend encore quelques paires sur commande », ajoute l’entrepreneur, qui a racheté la marque en 1999 alors qu’elle était en dépôt de bilan.

« Raffinement » et « innovation technologique » sont les maîtres mots de la marque de prestige: « ces skis de luxe ont été créés pour satisfaire les caprices de milliardaires russes venus briller dans les stations huppées françaises », s’amuse le responsable commercial de Rossignol, Jean-Luc Gaydon.

« Il n’y pas de révolution industrielle, le diamant ne change rien à la glisse si ce n’est qu’il permet de se distinguer », nuance-t-il.

Le beau et l’orignal n’ont pas de prix pour certains clients, confirme Alain Zanco, l’un des derniers arrivés sur le marché du ski de luxe.

« Le budget est la dernière question abordée lors d’une commande », précise l’entrepreneur implanté à Sillans, à quelques kilomètres des massifs grenoblois.

Ancien salarié au service recherche et développement de Rossignol, Alain Zanco et son unique ouvrier défendent une fabrication artisanale, où « l’esthétique et les performances sont indissociables ».

« Comme un couturier, nous fabriquons des skis sur mesure adaptés à la morphologie de nos clients et à leur personnalité », ajoute celui qui fait remplir à chacun de ses riches commanditaires un questionnaire pour cerner « leur caractère », à l’instar de ce client monégasque « à la glisse engagée ».

80 heures de travail pour une pièce unique

Les spatules confectionnées en acacia et balsa d’équateur s’apprêtent ainsi à rejoindre le sapin de Noël de ce skieur en vacances à Courchevel, qui a déboursé 12.000 euros pour « une pièce unique » ayant nécessité 80 heures de travail.

Pour environ quatre fois le prix, Lacroix qui explique miser dorénavant « d’avantage sur le service », propose une malle éditée en dix exemplaires comprenant tout l’équipement du skieur.

Des spatules aux bâtons en passant par les gants en cuir, l’ensemble, qui inclut un service d’entretien et de gardiennage du matériel ainsi qu’un forfait à l’année à Courchevel, est commercialisé 50.000 euros.

LeVifWeekend.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content