Unesco: une gardienne du patrimoine culturel mondial

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L’Unesco, gardienne du patrimoine culturel de l’humanité et dont les Etats-Unis décident de se retirer au moment où elle élit son directeur général, avait déjà été boudée par les Américains entre 1984 et 2003.

Washington a annoncé jeudi se retirer de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, accusant l’institution d’être « anti-israélienne ».

Au milieu des années 80, elle avait été également secouée par une crise avec le retrait des Etats-Unis, mais aussi de Singapour et de la Grande-Bretagne, qui lui reprochaient une politique trop tiers-mondiste et une mauvaise gestion.

Comptant 195 Etats membres et 8 membres associés, l’agence de l’ONU affiche un objectif ambitieux: « construire la paix dans l’esprit des hommes à travers l’éducation, la science, la culture et la communication ».

L’Unesco est surtout connue pour ses programmes éducatifs et ses classements au patrimoine mondial de biens culturels et de sites naturels remarquables, parfois menacés.

La liste qui évolue constamment compte 832 biens culturels classés (grande muraille de Chine, vieille ville de Jérusalem…) et 206 sites naturels (baie d’Ha-Long au Vietnam, Chutes Victoria au Zimbabwe…), répartis dans 167 Etats.

L’opération de préservation d’un bien remarquable la plus spectaculaire a eu lieu en 1960 avec le déplacement du Grand Temple d’Abou Simbel en Egypte pour éviter son inondation par le Nil lors de la construction du barrage d’Assouan. Une campagne qui a duré 20 ans.

Le conseil exécutif de l’organisation élit cette semaine son prochain directeur général, successeur de la Bulgare Irina Bokova, qui achève deux mandats marqués par des dissensions politiques et les difficultés financières de l’organisation. A l’issue du troisième tour de scrutin, les candidats du Qatar, Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari, et de la France, Audrey Azoulay, sont arrivés en tête et à égalité, mercredi.

L’Unesco, dont le siège est à Paris et qui compte plus de 50 bureaux et plusieurs instituts et centres dans le monde entier, comme l’Institut de statistique (Montréal) ou le Bureau international d’éducation (Genève), a été précédée par l’ICIC (Commission internationale de la coopération intellectuelle qui fut créée en 1921, dans le cadre de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU).

Participaient à cette commission quelques figures prestigieuses comme Henri Bergson, Albert Einstein, Marie Curie, Thomas Mann ou encore Bela Bartok.

L’Unesco en tant que telle a été fondée en 1945 au moment de la création de l’ONU. Son acte constitutif a été ratifié le 4 novembre 1946 par 20 pays, dont aucun pays communiste.

La guerre froide ou encore le processus de décolonisation ont eu des retombées sur l’Unesco. L’URSS n’en devient membre qu’en 1954.

En 1956, l’Afrique du Sud de l’apartheid, jugeant que l’Unesco interférait dans les « problèmes raciaux » du pays, s’en est retirée et n’est revenue qu’avec Nelson Mandela en 1994.

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