Vraie fan des sixties

Alors qu’un livre de recettes librement inspirées du show est attendu pour la fin de l’année, aux États-Unis, un premier album, intitulé Mad Men, un art de vivre, vient d’être publié aux éditions de La Martinière.

Un phénomène analysé. C’est devenu la loi du genre : dès qu’une série télévisée passe la barre de la deuxième saison, des monographies – « autorisées » ou non – traitant du « phénomène » déferlent en librairie. Présentations des personnages et des acteurs, secrets du tournage, tips de la costumière et du décorateur… tout y passe. Dans le cas de Mad Men, ces guides à destination du fan bien informé sont déjà sortis par dizaines, en anglais. Alors qu’un livre de recettes librement inspirées du show est attendu pour la fin de l’année, aux États-Unis, un premier album, intitulé Mad Men, un art de vivre, vient d’être publié aux éditions de La Martinière.

Un découpage classique. À la compil, on retrouve Nathalie Azoulai, elle-même scénariste pour le cinéma et la télévision. Pendant les 65 premières pages, richement illustrées avec des images de la série mais aussi des photos de films d’époque, c’est un peu « MM pour les Nuls », autrement dit un long récap de qui fait quoi dans l’agence Sterling Cooper et surtout qui couche avec qui. L’auteure rappelle également les débuts difficiles de Mad Men – HBO n’en a jamais voulu et s’en mord les doigts aujourd’hui… – et le souci du détail quasi obsessionnel de son créateur, le scénariste Matthew Weiner.

Une leçon de style permanente. Avec un budget déco de 25 000 dollars… par épisode et plus de 200 costumes enfilés par les personnages, on comprend mieux pourquoi chaque plan est épluché par tous les fous de vintage. Un chapitre entier est consacré à l’évolution du style au fil des différentes saisons. Mais aussi des habitudes de consommation, de cigarettes et d’alcool notamment, plus que plébiscités par la série sur le lieu de travail.

Une société en pleine mutation. Les rois de Madison Avenue évoluent dans une bulle raciste, misogyne, antisémite. Loin d’angéliser les golden sixties, Mad Men dépeint des mode de vie façonnés par la pub et les clichés qu’elle n’a de cesse de renforcer. Plus qu’un simple divertissement, la série est devenue prescriptrice de tendances. Son succès s’explique entre autres par le sentiment d’authenticité qui s’en dégage. En analysant, en psychanalysant même parfois les faits et gestes des antihéros, Nathalie Azoulai donne corps à ce microcosme pourtant purement fictionnel. Et prolonge le plaisir de la simple vision. Gare toutefois aux « spoilers » : la trame de la saison 4 – en cours de diffusion sur BeTv – est ici largement dévoilée.

Isabelle Willot ?

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