Yves Saint Laurent: 3 questions à Guillaume Gallienne, alias Pierre Bergé

A quelques jours de l’avant-première exclusive du film réservée aux lecteurs du Vif Weekend, le 14 janvier, un membre du casting répond à nos questions.

A quelques jours de l’avant-première du film Yves Saint Laurent réservée aux lecteurs du Vif Weekend, et pour laquelle vous pouvez encore gagner des places, un membre du casting répond à nos questions.

Vif Weekend:Etiez-vous particulièrement intéressé par la mode et les créations d’Yves Saint Laurent ?

Guillaume Gallienne: Oui, je suis né dedans. J’ai toujours aimé la mode, la joaillerie, les femmes élégantes. Ma mère s’habillait chez Saint Laurent, déjà rue Spontini, et j’ai donc baigné dans le milieu de la mode et de la création. J’y ai toujours été attentif et sensible. Mais le film s’arrête en 1976, année où j’avais 4 ans ! Je regarde le travail d’Yves comme des oeuvres d’art : ce n’est pas un couturier que j’associe aux costumes mais un créateur, il innove constamment. Dans le documentaire L’Amour fou de Thoretton, sur la relation entre Bergé et Saint-Laurent, j’ai été surpris d’avoir les larmes aux yeux lorsqu’on découvre la robe Mondrian. Ce qui ne m’était jamais arrivé pour une robe. C’était la perfection absolue. Il y a de quoi être amoureux de quelqu’un qui crée l’oeuvre parfaite, et pourtant cela ne doit pas être évident de vivre avec un génie.

Se sent-on investi d’une responsabilité particulière quand on interprète un personnage réel et toujours en vie?

J’ai davantage vécu ce rôle comme un héritage que comme une responsabilité : c’était un bénéfice, pas un poids. Nous étions ensemble, avec Pierre Bergé, à la Comédie-Française pour voir Pierre Niney dans Phèdre et, quelque temps plus tard, il m’a demandé de lire, pour l’hommage à Yves à l’Opéra Bastille, des extraits de lettres qu’il lui avait écrites. Et tout d’un coup, c’est comme si on m’avait transmis l’amour et le deuil qu’il y avait dans cette histoire. Je me suis donc senti chargé de tout cela, mais aussi de la joie et de la vie de ce couple. C’est ce que j’aime chez Bergé : c’est un enthousiaste. Au début du tournage, une couturière de la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, m’a dit : « vous savez, Monsieur Bergé n’a jamais marché devant Monsieur Saint-Laurent ». La star c’est Yves, moi j’accompagne.

Vous n’aviez jamais travaillé avec Pierre Niney ?

C’est vrai, même si on a réussi à trouver une relation de travail formidable, sans doute grâce à nos origines théâtrales communes. Nous avons formé un couple à responsabilité égale. Nous n’avions pas peur de parler sans détour et de remettre des choses en question devant Jalil. On en parlait tous les trois, sachant que nous sommes tous les trois des comédiens très différents, mais c’est justement cela qui a rendu le travail très intéressant. Pierre a un sens de la précision extrêmement développé : comme Yves Saint Laurent, il a quelque chose de précoce et de surdoué, il sait toujours à quoi faire appel avant de tourner une scène. Quant à Jalil, je l’ai senti instinctif et animal.

Isabelle Willot

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