Yves Saint Laurent au cinéma: la guerre est déclarée?

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Alors que sont en préparation deux biopics se penchant sur la vie du grand couturier français Yves Saint Laurent, Pierre Bergé – gardien du temple de la mémoire et du patrimoine du créateur disparu – a menacé de poursuivre en justice le film réalisé par Bertrand Bonello, dans lequel Gaspard Ulliel tient le rôle titre.

En cause, la production simultanée de deux films sur la vie d’Yves Saint Laurent. L’un réalisé par Jalil Lespert (Des vents contraires), avec Pierre Niney (20 ans d’écart) dans le rôle titre; l’autre, avec Gaspard Ulliel (La princesse de Montpensier, Un long dimanche de fiançailles), dirigé par Bertrand Bonello (L’Apollonide-souvenirs de maison close, Le Pornographe) qui -malheureusement pour lui- n’a pas l’assentiment de l’ex compagnon du grand couturier français.

Après l’affrontement par photos promo interposées du plus beau sosie d’YSL, la guerre des biopics prend donc un nouveau tournant, moins glamour et beaucoup plus juridique, avec la publication de un tweet pour le moins menaçant.

L’homme d’affaire avait déjà clairement fait état de son soutien au projet de Jalil Lespert en lui donnant accès à la totalité des 35.000 dessins, 5.000 robes et 15.000 accessoires conservés à la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent.

L’équipe du film de Bertrand Bonello avait alors répliqué dans une lettre qu’elle se passerait de sa bénédiction et poursuivrait l’aventure au nom de la liberté d’expression. Ce à quoi l’avocat de Bergé, avait immédiatement répondu en lui « interdisant de toucher à sa vie privée, ou d’utiliser son image ou n’importe quelle création Saint Laurent en sa possession ». De quoi handicaper sérieusement la production qui a d’ailleurs annoncé, le 4 avril dernier, qu’elle renoncait à être le premier des deux biopics diffusé en salles, repoussant la sortie au mois de septembre.

Selon Thomas Bidegain, scénariste du film de Bertrand Bonello, interviewé par le Telegraph, Pierre Bergé, qui a toujours entretenu et ciselé la légende d’Yves Saint Laurent, supporterait mal de ne pas pouvoir infléchir un scénario traitant du côté obscur et des excès du jeune couturier au moment de son incroyable ascension, de 1965 à 1976.

Si, depuis quelques temps, l’industrie du cinéma nous a habitués à produire deux films, sur le même sujet, au même moment (Coco avant Chanel /Coco Chanel et Igor Stravinski, La guerre des boutons/ La nouvelle guerre des boutons… pour ne citer qu’eux), rarement la guerre qui oppose des doublons cinématographiques aura été si ouvertement féroce. Affaire à suivre…

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