ARCHITECTURE

© ATELIER D'ARCHITECTURE BRUNO ERPICUM

Ardent défenseur du béton, l’architecte Bruno Erpicum est l’un de ses meilleurs ambassadeurs belges, depuis plus de trente ans. Intarissable sur le sujet, il lui a d’ailleurs consacré une conférence lors de la dernière Design Week de Milan.

DÉCRIÉ.  » Cela me désole que l’on puisse assimiler le béton à un matériau pauvre, mais c’est à mon sens un problème moins urbanistique que culturel. Sa mauvaise réputation fait référence à des exemples du passé, à des édifices des années 60, 70 voire 80 qui n’ont pas été conçus avec soin, dans un contexte de développement immobilier où le bénéfice immédiat primait sur la longévité.  »

HISTORIQUE.  » Le Corbusier disait que le béton était magique -et il n’a rien inventé, puisqu’on l’utilise depuis l’époque romaine. De tout temps, des architectes y ont eu recours pour réaliser des choses brillantes, il n’a eu mauvaise presse qu’à partir du moment où des ingénieurs se sont mis à penser qu’il ne fallait pas le manipuler avec attention, et ont multiplié les armatures mal placées qui, après vingt ou trente ans, n’ont vraiment pas fière allure. On s’est focalisé là-dessus et l’image de marque du matériau en a énormément souffert.  »

ACTUEL.  » Le béton répond très bien aux aspirations actuelles des architectes et de leurs clients. Et il autorise des constructions qui s’intègrent dans la nature. Depuis cent ans, les préceptes de l’art de bâtir recommandent d’abandonner toute forme de décoration au bénéfice de la justesse des proportions. Si l’on poursuit dans cette voie, on peut dire  » Abolissons toutes les matières superflues qui habillent l’architecture  » et revenons-en à l’expression de la structure même du bâtiment. A ce moment-là, on peut pousser la réflexion plus loin, et être « plus moderne que les modernes ».  »

PROPRIÉTÉS.  » Grâce à ses incroyables vertus, on peut donner des formes insoupçonnées ou imaginer des surfaces qu’il ne faut plus jamais peindre ou retoucher – et l’on remplace le vieillissement par une patine. Sur certains projets, nous avons travaillé la façade avec des redents et des ressauts horizontaux, pour qu’elle soit « salie » par la poussière et la végétation, et puisse vibrer comme les rochers environnements. On peut donc choisir la façon dont un bâtiment évolue.  »

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