Yen: cuisine vietnamienne dans un cadre original

Dans un cadre original, le restaurant Yen propose un registre culinaire différent de celui des recettes familliales rencontrées habituellement dans les restaurants vietnamiens.

D’emblée, le décor marque sa différence. Ni effets exotiques, ni orientalisme appuyé, la salle s’allonge de la rue aux panneaux vitrés d’une cour-terrasse. Au centre, un escalier donne accès à une mezzanine design. Le tout traduit en lignes contemporaines imaginées par l’architecte Olivier Bastin, auteur de l’aménagement du Théâtre National et du Cyber Théâtre, et secondé ici par d’autres artistes contemporains tels Edith Dekynt, Marc Feuilien et Jean-Claude Saudoyez. Cette réalisation fut récompensée d’un award d’architecture en 1992. Depuis, l’ensemble a quelque peu perdu de ses couleurs, mais le bol maintient haut les saveurs.

La chute de Saïgon, en 1975, pousse de nombreux étudiants vietnamiens à se convertir à la cuisine et à s’installer chez nous. C’est le cas de Nguyen Han, qui étudie à la faculté polytechnique de Mons. En 1989, Han retrouve Saïgon et rencontre sa future épouse formée à la cuisine par d’anciens grands chefs qui dispensent des leçons de gastronomie traditionnelle. C’est ce qui explique le registre culinaire différent du Yen par rapport à la plupart des recettes plus familiales que l’on rencontre habituellement dans les restaurants vietnamiens.

Parmi les entrées, les classiques « nem », mariage de légumes et de viande de porc, confirment le tour de main du cordon bleu (7 euros). La « Caroline du Sud » traque le croquant en réunissant langoustine et mini-feuilles de viande (9 euros). Faute d’oeuf de cent ans (interdit), le « palais des splendeurs » adopte un oeuf de caille enrobé de viandes (8 euros). La « douceur du Dac-Lac » décline un mélange de hachis de crabe, de porc et de langoustine cuit à la vapeur (9 euros).

« Le boeuf dans la flamme sacrée » sollicite des languettes de viande disposées dans un bol fermé par un couvercle et posé dans une assiette creuse nappée de méthanol. En brûlant, celui-ci cuit viande et légumes agrémentés de cacahuètes. Et la préparation s’enrichit d’un délicieux bouquet aromatique (14 euros). Elle est servie avec nouilles et légumes crus.

Changement de garniture pour le « canard à la flamme sacrée » tout aussi inconnu des autres cénacles asiatiques. Le procédé reste identique, mais des feuilles de lalop ajoutent un délicieux nuage épicé, bien différent de la préparation précédente, et tout en finesse (17 euros).

Yen ne traduit pas l’unité de monnaie japonaise mais l’hirondelle qui « chante pour appeler les invités ».

Lunch à choix multiples à 10 euros (entrée, plat, café ou thé). Menus à 25 euros (quatre services), dégustation à 30 euros (quatre services).

Cote : 8,5/10
Cuisine : vietnamienne
Cadre : original
Cave : modeste
Terrasse : oui
Parking : non

Serge Tonneau

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