Edito | ARCHI: Ressources de la planète épuisées, inventivité et poésie stimulées

Le saviez-vous? La Région bruxelloise abrite deux des plus hauts gratte-ciel passifs du monde: la tour Astro, dont les 107 mètres toisent le quartier Madou, et The One, rue de la Loi, qui culmine à 94 mètres. Plus largement, notre capitale s’est positionnée comme précurseur en matière de construction passive. Depuis 2015 déjà, tous les chantiers qui touchent plus de 75% de l’immeuble doivent suivre ce standard énergétique.

Mais les efforts pour créer des villes plus durables ne doivent pas s’arrêter là. Car au-delà de ces préoccupations en termes d’isolation et de chauffage, il faut être conscient que près de 40% des émissions annuelles de CO2 proviennent du secteur du bâtiment. Il est donc nécessaire de repenser nos lieux de vie plus globalement. Et cela passe par notre manière d’envisager nos habitats, chacun, à notre échelle.

C’est ce qu’ont fait Hanne et Nicolas qui nous ouvrent les portes de leur logis: le tandem a tiré parti de son engagement écologique pour abreuver son imagination. Les défis actuels ne doivent en effet pas être pris comme des contraintes mais comme une chance de pouvoir concevoir différemment et sans limite à la créativité.

C’est, en d’autres mots, ce qu’écrivait, en mars dernier, le quotidien Le Monde à propos d’Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, lauréats du Pritzker Prize 2021 et qui défendent cette façon de penser l’art de bâtir, plus vert et sans esbroufe. « Leur architecture n’est pas de celles qui font pousser des « waouh! » ébahis, mais c’est celle qu’on mérite aujourd’hui – celle d’une humanité qui a épuisé les ressources de la planète et qui n’en reste pas moins légitime à vivre libre. (…) La pénurie peut stimuler l’inventivité et la poésie. » Dont acte.