L’Oréal : 100 ans d’innovation

Le groupe de cosmétique L’Oréal, leader mondial du secteur, a fêté ses 100 ans ce 4 juin, un anniversaire un peu assombri par la crise économique ambiante.

Le groupe de cosmétique L’Oréal, leader mondial du secteur, a fêté ses 100 ans ce 4 juin, un anniversaire un peu assombri par la crise économique ambiante qui pèse sur les ventes du groupe.

L’Oréal, leader mondial du secteur des cosmétiques a fêté ses 100 ans ce jeudi. Le groupe s’est hissé au premier rang du marché mondial des cosmétiques à coups d’acquisitions et d’innovations, devant l’américain Procter & Gamble et l’allemand Beiersdorf, inventeur de la crème Nivéa, selon le classement Beauty Top 100.

Un anniversaire décontracté et solidaire

Pour célébrer son centenaire, le géant français a misé sur la sobriété suite aux soubresauts économiques qui pèsent sur ses ventes depuis fin 2008. Ce jeudi, la marque a simplement présenté « cent projets de générosité » lancés pour l’occasion dans chacune de ses filiales dans le monde. En France, par exemple, ces initiatives se traduisent par des aides à l’insertion professionnelle, à l’orientation des jeunes défavorisés ou par des mesures de soutien à des centres de formation de « socio-esthétique » destinés aux malades ou aux personnes sans domicile fixe. « Cet anniversaire a été voulu festif, décontracté et solidaire », a précisé Jean-Paul Agon, cité par Le Point. A la question de savoir si ce choix – plutôt qu’un événement plus spectaculaire – avait été dicté par la crise, il a répondu qu’il avait été fait « il y a environ un an et demi ou deux ans, donc bien avant la crise ». « Nous voulions faire quelque chose qui ne soit pas tape-à-l’oeil », a-t-il ajouté.

En un siècle, la « Société française des teintures inoffensives pour cheveux », fondée en 1909, devenue L’Oréal en 1939, n’a pas fondamentalement changé. L’Oréal, c’est avant tout un impressionnant portefeuille de marques, allant de Garnier et Vichy à Lancôme et Giorgio Armani, en passant par The Body Shop ou les produits de maquillage Gemey-Maybelline. Le groupe est aussi bien présent sur les marchés émergents et notamment en Inde. Ses dirigeants successifs, cinq seulement en un siècle, ont usé de trois moteurs – l’innovation (quelque 500 brevets par an), la publicité et l’internationalisation pour arriver à cette diversité de produits.

« L’innovation est inscrite dans ses gènes »

Innovation, ce fut le cas avec sa première crème solaire, l’Ambre solaire, lancée en 1935 par le chimiste Eugène Schueller, fondateur du groupe. Depuis lors, le groupe n’a cessé d’innover, un centre de recherche sur la peau noire a même été inauguré en 2003 à Chicago. « L’innovation est inscrite dans ses gènes », se plaît-on à souligner chez L’Oréal.

Autre domaine dans lequel le groupe excelle: la publicité. Eugène Schueller « a été l’un des pionniers de la publicité moderne », souligne l’historien Jacques Marseille , cité par Fashionmag. Déjà en 1954, il envoie des bataillons de camions L’Oréal sillonner la France pour distribuer aux enfants des berlingots de shampoing Dop.

Depuis, le groupe s’est offert les plus grandes stars qui « le valent bien », entre autres Eva Longoria, Penelope Cruz, Scarlett Johansson. Le groupe a présenté au dernier festival de Cannes sa nouvelle Dream Team d’ambassadrices composée de Evangeline Lilly, héroïne de Lost , et de l’actrice indienne Freida Pinto, héroïne oscarisée du film Slumdog Millionaire, signe que l’entreprise désire de plus en plus séduire les marchés émergents.

La sucess story mondial de cette « Babylone des cosmétiques » a été assombrie ces derniers mois par la crise : chute des profits, ventes freinées, usines fermées en Europe,… En 2008, le groupe a vu son bénéfice net sombrer de 26 %. « A la sortie de crise, il risque de devoir réinventer en partie son modèle si les consommateurs conservent leur nouvelle habitude d’acheter des produits peu chers », estime un analyste cité par Fashionmag. Le CEO actuel, Jean-Paul Agon, reste toutefois optimiste. « Nous devons nous préparer à l’après-crise car elle ne sera pas éternelle », a-t-il déclaré au magazine de mode WWD. « Nous devons nous tourner vers les 100 prochaines années », rajoute-t-il. En attendant des jours meilleurs, on souhaite un bon anniversaire à la marque « qui le vaut bien ».

Caroline Lallemand

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