Gap reçoit le « prix de la honte » 2014

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Le groupe textile américain Gap, mis en cause pour sa politique au Bangladesh, a remporté ce jeudi le « prix de la honte » 2014 décerné notamment par Greenpeace. Le géant Gazprom a lui dû se contenter du (mé)prix du public.

Les prix de la honte sont attribués chaque année en marge du forum économique mondial (WEF) de Davos à des entreprises accusées de s’être montrées « particulièrement indifférentes aux droits humains et à l’environnement ».

Le prix du jury, composé entre autres de Greenpeace et de la Déclaration de Berne, a été attribué à Gap pour avoir refusé de signer un accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, malgré l’effondrement en avril du Rana Plaza, un immeuble situé dans la banlieue de Dacca, dans lequel plus de 1.100 personnes avaient trouvé la mort en avril 2013.

Les deux organisations accusent la marque américaine de bloquer des réformes essentielles pour l’amélioration des conditions de travail dans le pays en faisant la promotion de son propre programme, qu’elles considèrent comme « un pseudo-accord non contraignant contrôlé par les entreprises elles-mêmes ».

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde. Pilier de l’économie nationale, le secteur, avec ses 4.500 usines, représente 80% des exportations annuelles, s’élevant à 27 milliards de dollars.

Gazprom « remporte » le prix du public

Le prix du public a de son côté été attribué à Gazprom à l’issue d’un vote sur Internet auquel ont pris part plus de 250.000 personnes.

« Gazprom est la première entreprise à pomper du pétrole sous les eaux glacées de l’Arctique, malgré son bilan catastrophique en matière de sécurité », a déclaré Kumi Naidoo, le directeur exécutif de Greenpeace International, cité dans un communiqué.

Les projets du groupe russe dans l’Arctique ont été sous les feux de la rampe suite à l’incarcération des trente membres de l’équipage de l’Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace. Ils avaient été arrêtés après une action en septembre contre une plate-forme pétrolière de Gazprom visant à dénoncer les risques de l’exploitation d’hydrocarbures dans cette zone aux écosystèmes particulièrement fragiles. Interrogé par l’AFP à Moscou, Gazprom n’a pas fait de commentaire.

L’an passé, les prix de la honte avaient été décernés à la banque américaine Goldman Sachs, symbole des excès de la finance, et à la compagnie pétrolière Shell, accusée d’avoir contribué à diminuer la calotte glaciaire arctique.

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