Fanny Bouvry

Halle Bailey incarne Ariel la petite sirène: la diversité se propage, enfin

Fanny Bouvry Journaliste

C’était à l’été 1989, il y a trente-trois ans de cela, un bail. La France célébrait alors le bicentenaire de sa Révolution et un show féerique du publicitaire Jean-Paul Goude enflammait les Champs-Elysées. Sur l’artère parisienne se pavanaient «les tribus planétaires»… et parmi elles, 450 soldats africains en costume colonial! «Un passage impensable aujourd’hui. So far, so Goude», écrit notre journaliste Antoine Moreno dans ce magazine, lui qui a visionné l’expo du musée des Arts Décoratifs consacrée aux eighties créatives. Que de chemin parcouru depuis en termes de conscientisation… Et pourtant.

C’était à l’été 2022, il y a quelques semaines, juste là, maintenant. La planète avait alors envie de paillettes et Disney dévoilait les premières images de sa version «en prise de vues réelles» de La petite sirène prévue pour 2023. Sur l’écran se bousculaient des créatures de la mer en tout genre… et parmi elles, une bien belle Ariel à la tignasse ondulée brune et à la peau foncée. Ni une ni deux, tout ce que la Toile et les réseaux sociaux ont d’écœurant balançait un #notmyariel nauséabond. La jeune actrice afro-américaine Halle Bailey faisait face à des critiques hargneuses, comme si une femme mi-poisson mi-humaine se devait d’être rousse et blanche. Que de chemin encore à parcourir en termes de conscientisation…

Mais heureusement, les prises de position se multiplient et la parole se libère. Face au raz-de-marée haineux qui a accompagné la bande-annonce du géant du divertissement, ce sont des dizaines de milliers de messages de fierté qui ont fleuri, celle d’avoir une princesse qui leur ressemble, un visage inspirant et familier… La diversité se propage enfin. Sous l’océan, et ailleurs, l’espoir est permis.

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