Nouvelles tables gastro-bio, chambres d’hôtes comme des maisons de famille, patrimoine restauré : Arles multiplie les séductions. Une ville en fête tout l’été pour le retour de Christian Lacroix, l’enfant du pays, en tant que directeur artistique des Rencontres de la photographie.

Arles se rêverait-elle en Bilbao ? L’idée peut sembler farfelue. Pourtant, son maître d’£uvre, le grand architecte américain Frank Gehry, y a présenté, début juillet dernier, en ouverture des Rencontres de la photographie ( lire aussi pages 16 à 21 ), les plans de la future Cité de la photographie et de l’image. D’un rayonnement exceptionnel, ce site va abriter des espaces d’exposition permanents, un lieu de création, une résidence d’artistes, et fédérer différents événements, dont les célèbres Rencontres de la photographie. Un projet qui signe la renaissance de la ville, même si, depuis les dernières inondations (2003), la cité camarguaise avait décidé de prendre son destin en main. Elle affiche aujourd’hui une incroyable vitalité culturelle. Faut-il rappeler qu’Harmonia Mundi et Actes Sud sont les deux principaux employeurs privés locaux ? Et qu’Arles cumule les chantiers de restauration : le Théâtre antique, l’Amphithéâtre, le cloître Saint-Trophime, les (anciens) Ateliers de la SNCF. Et ce n’est pas tout… Les berges le long du Rhône sont réaménagées en promenade piétonne. Bientôt, le museon Arlaten va retrouver une nouvelle jeunesse. Un port de plaisance est en vue. Autant de raisons pour redécouvrir cette ville dont le couturier Christian Lacroix, directeur artistique des Rencontres de la photographie 2008, aime à dire :  » C’est une ville vers laquelle on rêve toujours de revenir.  » Voici nos 16 adresses coups de c£ur.

Hôtels

1. L’Hôtel Particulier

Une adresse sélecte au c£ur du quartier de la Roquette. Derrière les murs xviiie de cet hôtel particulier, ancienne maison du baron de Chartrouse, artistes, photographes ou aficionados de corrida s’offrent une parenthèse de charme. Passé le portail monumental, on se trouve dans la quiétude d’un jardin en ville, à paresser sous un if centenaire ou au bord du bassin de nage qui rappelle la fraîcheur du riad marocain. Brigitte Pages de Oliveira inaugure une nouvelle aile cette année. Elle y a aménagé six chambres blanches, où se côtoient, pêle-mêle, des chaises italiennes rococo, des canapés Mies van der Rohe et des tapis d’Orient. Depuis ce printemps, elle propose aussi une table raffinée d’un chic très saisonnier, à la lueur des bougies. Menu à partir de 30 euros.

4, rue de la Monnaie, Arles (Bouches-du-Rhône).

Tél. : + 33 4 90 52 51 40.

Internet : www.hotel-particulier.com

Chambre à partir de 209 euros (petit déjeuner en sus, 19 euros par personne).

2. Grand Hôtel Nord-Pinus

Cet hôtel historique est habité par le souvenir de Picasso, Cocteau et tous les grands toreros. La magie du lieu tient à la décoration métissée (meubles provençaux, icônes taurines, boutis), au mélange d’£uvres d’art (photos de Peter Beard, de Dominique Issermann et affiches de corridas anciennes), mais aussi à la personnalité de la propriétaire, Anne Igou, qui a su  » ressusciter ce temple de la villégiature avec une subtilité et un raffinement peu coutumiers « , comme le souligne Christian Lacroix. Aujourd’hui, elle inaugure un bar à vins dans lequel elle a décidé de servir des grands crus (la Grange aux Pères, le Mas de la Dame) au verre. A côté de cela, le nouveau chef propose une carte de tapas qui ne cultivent pas les poncifs.

Place du Forum, Arles. Tél. : + 33 4 90 93 44 44.

Internet : www.nordpinus.com

Chambre à partir de 160 euros (petit déjeuner en sus, 14 euros).

3. Le Calendal

Divinement situé, entre les arènes et le Théâtre antique, cet hôtel deux étoiles est une escale idéale pour arpenter la ville. Récemment rénové et agrandi, le restaurant s’ouvre sur un délicieux jardin ombragé où il fait bon dîner, loin des remous de la cité. Cet hiver, l’établissement devrait s’enrichir d’un spa et d’une piscine.

5, rue Porte-de-Laure, Arles. Tél. : + 33 04 90 96 11 89.

Internet : www. lecalendal.com

Chambre à partir de 69 euros.

Chambres d’hôtes

4. Le mas Rose

La campagne à quinze minutes des arènes et de son folklore. Si le calme des lieux ne suffit pas à vous séduire, vous le serez par la gentillesse et la fantaisie de ce couple de quinquas, installé depuis peu dans ce joli mas provençal. Bohèmes, Chantal et Jean-Pierre reçoivent leurs hôtes comme des amis, prêts à partager leur bonheur autour d’une omelette maison  » aux saveurs du pays « . Dans une aile, deux studios à louer totalement indépendants. A l’étage, deux chambres communicantes. Et dans le jardin, une piscine invite au farniente.

10, rue Henri-Dunant, Arles. Tél. : + 33 6 10 27 33 25.

Chambre double, 60 euros, petit déjeuner inclus.

5. La Pousada

C’est dans une jolie maison, à quelques enjambées du Rhône, que Géraldine et Olivier ont ouvert trois chambres d’hôtes. Murs peints à la chaux, salle de bains en tadelakt, lits et armoires marocains, ce jeune couple affiche son goût pour le métissage des styles. Avec succès. Autre atout de charme, la courette fleurie dans laquelle on sert le petit déjeuner.

9, rue Croix-Rouge, Arles. Tél. : + 33 6 74 44 39 77.

Internet : www.lapousada.net

Chambre double à partir de 110 euros, avec le petit déjeuner.

6. Le mas de la Galégière

Un endroit hors du temps, à 3 kilomètres seulement de la cité camarguaise. Entourée d’étangs peuplés d’oies et de canards sauvages, cette propriété agricole avec piscine possède une vue à couper le souffle, au pied de l’abbaye de Montmajour. Joliment rénovés par François Bon, les six appartements (murs en pierre de Fontvieille et armoires de pays) ont gardé l’âme et le caractère de cette bergerie du xviiie.

Chemin de la Galégière, Arles. Tél. : + 33 6 19 92 49 92.

Internet : www.mas-galegiere.com

Gîtes à partir de 900 euros la semaine ou 100 euros pour deux la nuit.

7. Le mas de Peint

Construit comme une extension de la maison des propriétaires, cette demeure xviiie s’étoffe cette année de deux nouvelles chambres, derrière le pigeonnier. Jacques et Lucille Bon se félicitent aussi de l’arrivée de Julien Banlier, un  » Ducasse’s boy « , qui, en quelques mois, a déjà réveillé les fourneaux. La carte pétillante d’inventivité rend hommage aux poissons de Méditerranée, à la viande de taureau et au riz camarguais. Le déjeuner est servi autour de la piscine et, le soir, le chef reçoit dans sa cuisine. Menu : 55 euros.

Le Sambuc, Arles. Tél. : + 33 4 90 97 20 62.

Internet : www.masdepeint.com

Chambre à partir de 205 euros (petit déjeuner, 22 euros).

8. Le mas du Petit Prince

A gauche, des poneys dans un enclos. A droite, des chevaux de selle qui paissent dans le parc naturel de Camargue. Inutile de vous dire que l’on a un peu une impression de bout du monde. Passionnée d’équitation, Lucie a redonné vie à ce beau mas du xve avec piscine, en aménageant cinq chambres d’hôtes sobres et élégantes. Cette jeune femme de 25 ans convie aussi les amateurs à des randonnées à cheval pour découvrir ses terres  » reculées mais pas austères pour autant « .

Gageron, Arles. Tél. : + 33 6 12 16 84 60.

Internet : www.maspetitprince.com

Chambre double, 130 euros, petit déjeuner inclus.

Restaurants

9. La Chassagnette

Installé au milieu de nulle part, entre un élevage d’agneaux et une manade, Armand Arnal s’éclate, et ça se sent. Son potager, magnifiquement entretenu, dans lequel pousse une collection de 170 variétés de légumes et aromates, lui dicte chaque jour ses menus et sa carte  » très Sud  » (salade de betteraves chioggia aux framboises et estragon, denti aux aubergines et fleurs de courgette).

Route du Sambuc, Arles. Tél. : + 33 4 90 97 26 96.

34 euros la formule à l’heure du déjeuner.

10. Le Bistrot d’à côté

A deux pas de son Atelier, le chef Jean-Luc Rabanel vient d’ouvrir un bistrot. On s’y régale d’une cuisine néo-bio emmenée au firmament par Bruno Contreras. Sa formule se nourrit de bons produits et de recettes du Sud (pissaladière aux poivrons caramélisés, épaule d’agneau confite réveillée par une mousseline aux citrons verts, ananas rôti).

21, rue des Carmes, Arles. Tél. : + 33 4 90 47 61 13.

Formule à 30 euros.

11. La Charcuterie

Une carte de bouchon lyonnais titillée par quelques spécialités algéroises et servies dans une ancienne charcuterie des années 1940. La carte fait cohabiter saucisses d’Arles, pieds de cochon ou andouillettes de chez Bobosse, salade de carottes au cumin ou légumes grillés à la plancha.

51, rue des Arènes, Arles. Tél. : + 33 4 90 96 56 96.

Formule à 15 euros le midi.

12. La Bodeguita

Il y a quelques mois, Anthony Attouras a ouvert cette bodega qui ne désemplit pas de midi à minuit. Toute la jeunesse arlésienne s’y bouscule, jusque sur le trottoir, pour croquer des tapas (pois chiches au cumin, gambas à la plancha, seiches en persillade…).

49, rue des Arènes, Arles. Tél. : + 33 4 90 96 68 59.

3 euros l’assiette.

13. Chez Bob

Il a beau être planqué dans le pays camarguais, ce resto voit défiler plus de célébrités que beaucoup d’établissements étoilés. Les habitués viennent autant pour l’ambiance, que pour la carte : côte de taureau cuite au feu de bois, agneau rôti au four, carré d’agneau grillé dans la cheminée.

Mas Petite Antonelle, route du Sambuc, Villeneuve-Gageron, Arles. Tél. : + 33 4 90 97 00 29. 40 euros le menu sans le vin.

Balades

14. La maison Dervieux

Véritable institution, cet antiquaire est spécialisé depuis plus d’un siècle dans le mobilier provençal xviiie et xixe siècles. Son mobilier, toujours de belle facture, est exposé sur trois étages, comme dans une maison de famille.

5, rue Vernon, Arles. Tél. : + 33 4 90 96 02 39.

15. Galerie Arlatino

Il faut s’accrocher pour trouver cette galerie aux superbes volumes, spécialisée dans l’art d’Amérique du Sud et du bassin méditerranéen. Photos, peintures et sculptures se disputent les cimaises de cet espace clair, spacieux, dont la cave voûtée est aménagée en lieu d’exposition.

8, rue de la Liberté, Arles. Tél. : + 33 4 90 18 58 27.

16. Les Ateliers de la SNCF

La Grande Halle, ce superbe bâtiment de la fin du xixe qui accueillait jadis l’ancien atelier de chaudronnerie de la SNCF, est enfin réhabilitée. Elle est transformée pendant les Rencontres photographiques d’Arles en un méga-espace d’exposition et de fête. En attendant sa mue en un espace multiculturel permanent. A l’horizon de cinq ans, ce site devrait aussi accueillir la Fondation Luma de Maja Hoffmann et la Cité des images, dont les plans ont été confiés à… Frank Gehry.

Pour se rendre à Arles : carnet d’adresses en page 48.

Sylvie Wolff

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