A en croire certains, l’architecture du XXIe siècle sera écologique ou ne sera pas! Prophétie, coup de bluff ou effet de mode?  » En Belgique, construire « vert » n’est pas donné à tout le monde, affirme Rudy De Backer du bureau d’architecture Nero. En effet, les capteurs d’énergie solaire et les systèmes de ventilation coûtent très cher. Cet investissement devrait pourtant être consenti plus souvent parce que les frais de construction sont en effet largement compensés par les économies d’énergie que l’on réalise. « 

Auteur d’un ouvrage magistral dans ce domaine (1), James Wines n’envisage pas le problème sous le même angle. En évoquant l’état déplorable de la Terre qui subit de nombreuses catastrophes écologiques, le réchauffement du climat, les futurs problèmes de surpopulation et, surtout, en rappelant que dans un siècle les énergies fossiles auront probablement disparu, James Wines affirme qu’au IIIe millénaire la préoccupation majeure de l’art de construire est de savoir comment concevoir un habitat urbain ouvert aux principes écologiques et comment traduire ce message dans une iconographie architecturale nouvelle. D’après lui, l’architecture  » verte  » n’est pas une fantaisie, mais une absolue nécessité. Après avoir analysé les rapports entretenus par diverses sociétés avec la nature au travers de leur patrimoine bâti, James Wines présente une impressionnante série de constructions dites  » vertes  » et n’oublie pas de définir les critères qui permettent de les classer de cette façon.

La pertinence de certaines créations récentes s’impose. Ainsi, l’Unité de recherche en traumatologie de l’université d’Ulm (créée par Dieter Schempp, 1989) combine le recours à l’énergie solaire à la présence de végétation à l’intérieur du bâtiment. Ces deux facteurs présentent l’avantage d’une utilisation maximale de l’énergie solaire et garantissent un air très pur aux occupants. De même, la Cité scolaire internationale de Lyon (Jourda et Perraudin, 1992) prouve que la technique la plus avancée en matière écologique n’empêche pas une intégration environnementale adéquate tout en dotant le bâtiment d’une qualité esthétique indéniable.

Armée de techniques performantes, l’architecture  » verte  » devrait enfin s’imposer. Elle est d’ailleurs au centre des préoccupations de Kisho Kurokawa, un architecte de renommée mondiale, qui a entouré l’aéroport de Kuala Lumpur d’une couronne d’arbres et prévoit la construction de véritables galeries végétales pour agrémenter les cités du nouveau millénaire. Chacun d’entre nous ne porte-t-il pas dans son coeur le désir d’une architecture qui vivrait en harmonie avec la Terre?

(1)  » L’Architecture verte « , par James Wines, éd. Taschen, 240 pages.

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