Sans surprise, l’événement a mobilisé les partisans de la cause animale, qui ont dû voir une provocation de plus dans le défilé organisé par Fendi pour fêter ses cinquante ans de collaboration avec Karl Lagerfeld. En 1965, les cinq soeurs à la tête de la maison familiale romaine, cherchant à apporter un coup de jeune à cette dernière, avaient donné carte blanche au kaiser de la mode pour dépoussiérer la fourrure dont la griffe s’est fait une spécialité. Il la déleste alors de sa doublure, la retourne, la rase, la teint, la tresse et l’associe même au denim. Bref, il la désembourgeoise en la traitant comme n’importe quel matériau. Sauf que, justement, tant par sa connotation luxueuse que par son évidente animalité, l’utilisation du renard, de l’astrakan ou du vison n’est jamais anodine. A tel point que même le microcosme de la fashion se divise à son sujet. Ainsi, Stella McCartney, fer de lance du mouvement  » no fur « , mais aussi Calvin Klein, Tommy Hilfiger ou le géant de la confection Inditex, auquel appartiennent notamment Zara, Massimo Dutti, Bershka et Pull & Bear, ont renoncé à en vendre. Idem pour le site à succès Net-à-porter. Pourtant, comme le déclare sans ambages celui qui est aussi directeur artistique de Chanel, il ne s’agit jamais que de  » cuir non épilé « . Mais, le 8 juillet dernier, ni son parti pris décomplexé, ni le gros chèque versé à une célèbre fondation de défense de nos amies les bêtes, ni même la starification de Choupette, sa chatte adorée, n’ont eu raison de l’engagement des manifestants rassemblés devant le Théâtre des Champs-Elysées où avait lieu le show. Ce genre de prises de position n’est pas neuf : on se souvient, au début des années 90, de Christy Turlington, bientôt suivie par plusieurs mannequins stars, posant  » plutôt à poil qu’en fourrure « . Ou, bien avant, de Brigitte Bardot, couchée sur la banquise, s’émouvant du sort des bébés phoques – beaucoup ont par contre oublié que, quelques décennies plus tôt, elle arborait de somptueux manteaux en panthère sauvage…

La bonne nouvelle, c’est que des alternatives toujours plus nombreuses s’offrent à celles et ceux qui voudraient se lover bien au chaud, suivre les tendances – depuis quelques saisons, les créateurs recourent toujours plus à la fourrure dans leurs collections – sans être accusés de zoosadisme pour autant. Une manière élégante de positiver l’hiver. Ce numéro Black du Vif Weekend en a pointé plein d’autres, des crèmes de beauté et masques cocoon à la marche méditative en passant par la cuisine réconfortante revisitée par les grands chefs, qui partagent leurs recettes. Si après ça vous êtes encore de mauvais poil…

Delphine Kindermans

Suivre les tendances sans être accusés de zoosadisme pour autant.

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