Cheveux courts, idées longues

© Danny Willems

A 2 ans et demi, elle débarque à l’école de Rhode-Saint-Genèse où, interloquée par son déficit de français, l’institutrice convoque les parents. Le père, ambassadeur du Mali en Belgique, explique que sa fille, Rokia Traoré, parle à peine son bambara natal. Une quarantaine d’années plus tard, la Malienne à la coupe garçonne a vécu dans plusieurs pays avant de revenir s’établir à Saint-Gilles, et pratique l’espéranto universel qu’est la musique. Aux confluences de la tradition griotte et d’une vision moderniste, intégrée dans un sixième album, paru au printemps 2016 chez Warner. Dès le titre Né so ( » ma maison « ), l’artiste exprime les dysfonctionnements planétaires, notamment le sort indécent des réfugiés. Sa voix exceptionnelle s’associe à la production de John Parish – fameux pour ses albums avec P.J. Harvey – épousant l’essentiel, avec sens de l’hypnose et de l’élégance. D’où ce concert d’autant plus immanquable que logé dans l’une des plus belles salles de Belgique, De Roma, à Anvers.

Rokia Traoré, en concert ce 16 septembre à De Roma à Anvers, www.deroma.be

Ph.C.

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