Entre Jeremy Hackett et Londres, c’est une très longue histoire. Pour en savoir plus sur ce créateur divinement british, nous l’y avons suivi pendant 48 heures. Visite. sur mesure. Bonnes adresses à la clé.

Il porte un costume crème, sur mesure – what else ? Cravate de laine rouge, pantalon  » feu de plancher « , boutons de manchettes, chaussettes bleu pastel, important les chaussettes. L’accent idoine, net, chic, délicat, qui appelle le débat sur fauteuil Chesterfield, le bon mot entre deux bouffées de Partagas. Allure et humour, voici Jeremy Hackett, alias Mr Classic, concentré de  » britannité  » et d’élégance. C’est son métier, du reste, d’avoir du goût. Il le dit lui-même :  » Je ne sais pas tailler un costume mais je sais parfaitement quand il tombe juste.  » A voir la déco de son Winton Cottage époque victorienne, caché dans un écrin de verdure quelque part au sud de Londres, on comprend mieux que ce gentleman de 55 ans ait fait de son jugement esthétique un job à plein temps : le tweed recouvre de gros fauteuils club, roses blanches et bleuets égaient les meubles d’époque, quelques croquis de dandys paressent dans des cadres patinés, ici une chaise années 1950, là, un buste académique dégoté aux puces de Clignancourt. Tout, chez lui, raconte les journées à chiner, son passe-temps favori.

L’origine de sa carrière, d’ailleurs. Au début des années 1980, après des études bancales et un premier job de vendeur chez un tailleur à Bristol qui l’amène à dispenser des leçons de style aux clients d’une boutique de la mythique Savile Row, Jeremy Hackett lance sa propre affaire : un magasin de fringues vintage, sur New Kings Road. Parmi les clients, Ralph Lauren, le jeune John Galliano.  » L’offre ne suivait pas, j’ai donc eu l’idée de faire confectionner une petite collection de basiques typiquement british, c’est-à-dire classiques mais surtout pas ennuyeux.  » Une bonne idée, donc : le label Hackett, passé entre-temps dans le giron du groupe de luxe Richemont et depuis quatre ans dans celui des Espagnols de Torreal Investment Bank, s’est taillé en un quart de siècle une solide réputation auprès des fans de beaux velours et de motifs prince-de-galles. Bien au-delà de Hyde Park. Cet automne, la griffe attaque le Japon età Bruxelles. En novembre prochain, après Knokke-le-Zoute, c’est sur le boulevard de Waterloo (ça ne s’invente pas) que Jeremy s’installe. Littéralement. Car s’il ne tient plus seul les rênes de la société, il soigne rigoureusement l’image en modelant la décoration intérieure et l’atmosphère  » home sweet home  » de toutes ses boutiques. Peaufinée au fil de ses flâneries sur les brocantes et chez les antiquaires de Londres et Paris. Affûter son goût, et le faire partager est finalement son talent à lui. Peu avare en conseils sur  » tout ce qu’un homme devrait savoir « , Jeremy Hackett a longtemps tenu une chronique de mode délicieusement drôle dans le quotidien The Independent (1) et continue de prodiguer ses astuces sur le ton de la confidence dans plusieurs magazines masculins à travers le monde (GQ, Esquireà). Pour Le Vif Weekend, il a accepté de jouer les  » insiders  » dans la capitale britannique, de nous donner ses bons plans perso.

(1) Chroniques rassemblées dans le livre Mr Classic, Jeremy Hackett. (Photographs – Garda Tang.) En vente chez Hackett.

Par Baudouin Galler / photos : julien pohl

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