Il y a file ce soir sur la place Rouge. Sous le crépitement des flashs, serrée de près par les colosses à la mine patibulaire de sa garde rapprochée, Sharon Stone, une paire de ciseaux à la main, vient de couper le cordon argenté qui borde l’entrée de la toute nouvelle boutique Dior, la deuxième de la griffe française à Moscou. Ce symbole du luxe parisien vient d’ouvrir en plein c£ur du Goum, un ancien supermarché d’Etat relooké en galerie commerciale hype où se croisent désormais les plus grandes fortunes de Russie. Une nomenklatura qu’il ne suffit pas de séduire un jour pour réussir dans ce pays. Arrivé parmi les premiers, Dior, comme les autres marques du groupe LVMH, entend bien conforter sa position dominante sur ce marché toujours qualifié d’émergeant dans les milieux d’affaires tant les perspectives de  » développement à deux chiffres  » restent à l’ordre du jour. Ce n’est donc pas un hasard si le lancement mondial des tout nouveaux produits de la ligne Capture Totale se déroule à Moscou, sous le regard de représentants de la presse du monde entier. Une campagne d’image soutenue par la présence de Sharon Stone, égérie de la gamme depuis l’an dernier, mais aussi du grand patron du groupe LVMH, Bernard Arnault, qui offrait à dîner quelques heures plus tard. Un peu plus de 180 convives triés sur le volet se sont donc retrouvés au Turandot, l’un des restaurants les plus en vogue de la ville. Servis par des jeunes gens en costumes xviiie, pendant que défilent des mannequins longilignes portant les dernières créations haute couture de John Galliano pour Dior, caviar, carré d’agneau rôti et fantaisie de chocolat s’y sont succédé, accompagnés de Dom Pérignon 1998, Cheval des Andes 2001, Château d’Yquem 1998, importés en droite ligne des caves de notre hôte.

Sharon Stone ? Elle ne troquerait pour rien au monde sa vie d’aujourd’hui pour retrouver ses années de jeunesse. C’est ce qu’elle confiait l’après-midi même à un parterre de journalistes privilégiés, réunis sous les balcons à l’italienne du théâtre Mani… Avec ce naturel et cette douce force de persuasion qui ont dû en faire tomber plus d’un(e) sous le charme. Et l’aident à récolter des fonds auprès des puissants de ce monde pour les causes auxquelles elle croit. Car l’actrice américaine est plus qu’un beau visage, pas aussi lisse d’ailleurs – la belle se défend d’avoir jamais eu recours à la chirurgie plastique – que ne veulent le laisser croire les magazines.  » Rien n’aurait été possible sans elle, sans sa beauté fascinante, son charisme, s’enthousiasme Claude Martinez, président de Christian Dior Parfums en parlant du succès fulgurant de la gamme Capture Totale. Elle est radieuse, sûre d’elle, désirable, en harmonie avec elle-même. Jolie à 20 ans, belle à 40, irrésistible pour le reste de ses jours.  » En coulisses, on murmure que dès le lendemain du lancement (en mars 2006 en Belgique), les clientes se précipitaient déjà dans les parfumeries pour demander  » la crème de Sharon Stone « . Un produit dans lequel elle semble croire en tout cas, lorsqu’elle en parle posément, sans effet de manches inutiles, assise toute droite, sans être arrogante pourtant, sur ce canapé baroque blanc sorti de dessous la scène comme par miracle quelques instants plus tôt et surplombé d’un extraordinaire miroir, sorte d’£il de Moscou théâtral qui livre son reflet à toute l’assistance un rien intimidée.

Pendant plus de 45 minutes, Sharon Stone se prêtera de bonne grâce au jeu des questions- réponses sans filet : contrairement à beaucoup de ses collègues de Hollywood, elle n’avait exclu aucun sujet d’emblée. N’hésitera pas à courir vers le devant de la scène pour embrasser une journaliste russe qui fêtait ce jour-là ses 60 ans. Demandera à une autre, qui l’interrogeait sur ses amours malheureuses, si elle aurait, par chance, un fiancé potentiel à lui présenter. Acceptera avec élégance les 100 000 euros offerts par les parfums Christian Dior pour les projets qu’elle soutient en faveur des enfants orphelins et sans-abri en Russie. Offrira finalement le show que tout le monde attendait. Femme de spectacle et comédienne, elle nous a livré un portrait croisé de toutes les Sharon qui sommeillent en elle. Déclinaisons…

Propos recueillis par Isabelle Willot

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