L’euthanasie volontaire à finalité écologique, sujet spectaculaire

© SASKIA VANDERSTICHELE

Avec son complice Pierre-André Itin, l’homme de théâtre signe à la vie, à la mort, une tragi-comédie sur l’euthanasie volontaire à finalité écologique. Une pure dystopie, qu’ils disaient…

Ecothanasia

« C’est le nom du système que mettrait en place le gouvernement belge en 2027: sur base volontaire, le candidat à l’euthanasie verrait l’argent récupéré sur le coût de sa pension et par extension de ses soins de santé réinjecté dans un projet d’économie durable. C’est économiquement imparable. Moralement discutable. Et volontairement provocateur. »

Fiction

« Cette histoire est bien sûr une dystopie qui, nous l’espérons, ne donnera pas de mauvaises idées à certains de nos dirigeants. Mais si nous y avons pensé, croyez-vous que nous soyons les seuls? La question du vieillissement inéluctable de la population et de l’allongement de l’espérance de vie, en tout cas pour les plus riches, impose une réflexion sociétale. Aujourd’hui, la logique est purement économique et hélas jamais remise en question. C’est tout le système qu’il faut remettre à plat. »

Auteur

« Nous assistons à une forme d’uberisation de notre métier, il est devenu presque impossible pour un comédien de théâtre de ne vivre que de son art. Certains font des pubs ou du doublage, d’autres enseignent et écrivent, comme moi. J’ai signé mon premier texte grâce à la ligue d’impro dont je faisais partie depuis ses débuts en Belgique. Le fait de réussir à improviser des petites histoires de 30 secondes à 20 minutes m’a donné l’audace de me lancer. J’écris dès que j’ai un peu de temps libre, c’est une activité douloureuse encore mais gratifiante à l’arrivée. Etrange même parfois, lorsque je « lâche » le texte dans les mains d’un metteur en scène, comme c’est le cas pour cette pièce-ci. »

Culture

« Elle est essentielle car elle pose les jalons d’une société et l’artiste doit pouvoir faire son travail en toute liberté. Il me semble important aussi que le plus de monde possible voie ce que nous faisons et pas seulement les gens de théâtre, même si c’est passionnant, parfois de proposer des projets plus expérimentaux. Mais à partir du moment où il y a de l’argent public en jeu, le public justement a le droit d’en attendre quelque chose en retour. »

Répétition

« On ne fait pas ce métier pour les applaudissements à la fin du spectacle. Si on n’aime pas chercher, se casser les dents sur le texte, on sera malheureux, car c’est une grosse part du travail. Il faut être passionné par la répétition. Dans tous les sens du terme. J’ai joué Chez Willy plus de 400 fois sans connaître la lassitude. Le public n’est jamais le même et on joue de mieux en mieux. Il faut parvenir à faire exactement la même chose, tout en se renouvelant. Arriver naïf et rester chaque soir surpris par ce que l’on trouve sur le plateau, mettre son premier pas dans le chemin et le suivre jusqu’à la fin. »

A la vie, à la mort, Théâtre Le Public, à Bruxelles. www.theatrelepublic.be Jusqu’au 31 décembre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content