En attendant avant

© Karel Duerinckx

Oui, dans les pages qui suivent, on vous raconte une escapade en Laponie. Et oui, on enchaîne avec le récit d’un road trip en Namibie. On aurait pu rester dans les parages, pousser une tête jusqu’à la mer du Nord ou se dérouiller les chevilles dans les Fagnes. On aurait pu aller redécouvrir Gand avec une bonne paire de gants, retourner à Tournai ou dîner à Dinant. Sauf qu’on est tombés sur les perspectives de l’Organisation mondiale du tourisme, qui affirme qu’en termes d’arrivées internationales, le retour au niveau pré-pandémie est prévu pour 2024. Alors on en a déduit deux choses. D’abord que la planète compte bel et bien renouer avec son vieux canapé tout déchiré sans changer d’un pouce ses bonnes vieilles habitudes. Ensuite que c’est le moment ou jamais, vu que cette « normalisation » traîne la patte, de s’autoriser une virée vers des contrées où le tourisme n’a pas encore (re)mis ses gros sabots. Ne nous répondez pas « Ah, donc vous aussi, vous nous suggérez de continuer à polluer le globe comme avant. » Pas tout à fait: la Laponie ou la Namibie ne sont pas des voyages que l’on s’autorise à tout bout de champ. Ce sont des instants rares, des envies réfléchies, des destinations qui se méritent. Des décors époustouflants qui s’apprivoisent en toute lenteur. Des moments précieux à vivre en couple ou en famille, pour oublier ensemble tout ce qu’on vient de traverser ensemble. Vous n’y retournez pas comme vous retournez parfois vous rappeler qu’il y a du bruit à Durbuy. Parce que ces expériences-là sont faites pour n’être vécues qu’une seule fois. Tout comme une pandémie, a priori, en théorie.

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