ETC: Nos 12 questions sur le vif à Aïssa Maïga

Aïssa Maïga © Sylvia Galmot
Isabelle Willot

Aïssa Maïga, comédienne et désormais réalisatrice, nous plonge, avec son nouveau docu Marcher sur l’eau, dans le quotidien d’un petit village du Niger, victime frontale du réchauffement climatique. Elle répond à notre interview sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

Il n’y a pas une semaine où l’on ne me demande pas s’il y a des améliorations en termes de diversité dans le cinéma français. Comme si, en dehors du fait d’être comédienne et nouvellement réalisatrice, j’étais aussi experte en la matière, statisticienne, démographe et femme politique. Bref, j’ai toutes les cartes en main ( éclat de rire).

La compétence inutile que vous maîtrisez?

C’est une sorte de grimace: je peux donner à ma langue, quand je la tire, une forme de fleur. C’est saisissant. C’est un ami comédien belge, Marc Zinga, qui m’a montré ce truc sur un tournage. J’ai trouvé ça fascinant et je me suis entraînée jusqu’à ce que j’y arrive aussi.

Un sport que vous pratiquez… en pensée?

Le patinage artistique: dans ma tête je maîtrise parfaitement le triple axel.

La ville dont vous n’êtes jamais vraiment revenue?

Ansongo, c’est une petite ville du Mali au bord du fleuve Niger où vit encore une partie de ma famille aujourd’hui. J’y passais des vacances quand j’étais petite. La source de mon documentaire est d’ailleurs là-bas.

La personne qui a le plus d’influence sur vous?

Ma tante Anne-Marie. Elle n’est pas du tout dans l’emprise, non, ce n’est pas ça. Mais elle est brillante, tout simplement. C’est une femme qui a une puissance analytique hors norme, une mémoire que je lui envie et une bienveillance totale.

Une idée concrète pour un monde meilleur?

Arrêter de manger de la viande même si je le dis vraiment à contrecoeur et je l’assume. Qui connaît les peuples du Mali du Nord, d’où je viens, sait à quel point nous aimons la viande.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Le facouhoye, c’est une herbe verte qui ressemble un peu à l’épinard. Elle est séchée, pilée et l’on s’en sert pour faire une sauce à base d’agneau que l’on mange avec du riz. C’est extrêmement bon. Une explosion de saveurs que j’adore. Rien que d’en parler cela me donne envie. Quand j’en ai sous la main, je peux en manger dès le petit-déjeuner.

L’achat le plus bizarre que vous ayez fait?

Je ne vois pas…

Votre dernier coup de gueule?

J’évite. Mais au quotidien par exemple, quand je vais me coucher avant mes enfants et que le lendemain, je tombe sur des choses qui ne sont pas rangées dans le lave-vaisselle, ça m’agace. Ça reste soft, ils sont loin d’être terrorisés, c’est moi qui vous le dis.

La dernière fois que vous vous êtes trompée?

Je me trompe tous les jours, même si ça fait mal de le reconnaître.

Ce que vous avez appris sur vous durant la pandémie?

J’ai fait face comme tout le monde à de l’anxiété, à beaucoup d’interrogations. Mais honnêtement, comme je suis quelqu’un qui pense à la mort à longueur de journée, ce qui d’ailleurs ne m’empêche pas d’être gaie, je n’ai pas eu comme beaucoup cette prise de conscience soudaine de notre fragilité.

Ce que vous avez envie de faire, là, tout de suite?

Me faire un plat de facouhoye! Et comme j’en ai sous la main, je vais m’en préparer dès ce soir grâce à vous!

Marcher sur l’eau, en salles actuellement.

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