Le contexte de crise économique et sociale déteint immanquablement sur le mental. Les sociologues insistent désormais sur un mécanisme de défense, pas forcément nouveau mais en phase d’intensification, qui consiste à se soustraire à la réalité afin de ne pas être confronté à sa dimension problématique. Nom de code ? Escapisme.

Ce désir de fuite s’est déjà matérialisé au cinéma ou dans la littérature. Le meilleur exemple ? Into the Wild, un film de Sean Penn basé sur le récit du journaliste Jon Krakauer. Inspiré d’un fait réel, ce long-métrage raconte l’histoire d’un jeune homme qui quitte les rouages de la société pour leur préférer la plénitude d’une vie solitaire en Alaska.

Pointé par les trendsetters et les bureaux de style, l’escapisme se profile déjà comme un eldorado. Très réactif, le secteur du tourisme a su faire de cette envie de s’échapper une opportunité. Au Japon, un nouveau type de séjour remporte déjà l’adhésion des voyageurs qui consiste à s’enfermer dans des  » boutique villa hotel  » – comme The Elysian, à Bali ( 1., 2., 3. ) -, de luxueuses retraites intimistes protégées du monde extérieur.

Si l’on en croit Mintel (*), bureau spécialisé dans le lancement de nouveaux produits, l’escapisme est aussi en passe de devenir  » l’une des tendances majeures de l’innovation dans l’industrie alimentaire mondiale « . On n’est encore qu’au début de cette histoire mais on peut néanmoins en appréhender les premiers signes tangibles. En Europe, la société pharmaceutique Lemon Pharma diffuse depuis peu des chewing-gums  » Calme et relaxation  » ou  » Confiance en soi (4.)  » aux essences originales de Fleurs du Dr Bach. Soit, une gomme imprégnée de clématite, de prunus cerasifera, d’étoile de Bethléem… Point d’orgue de ces innovations qui ne réussissent pas forcément à tout le monde – Hollywood Chewing Gum a retiré une version Relax du marché -, une société française a conçu le Whif (5.), un inhalateur de chocolat. Objectif ? Pouvoir jouir du goût et des vertus rassurantes du chocolat sans prendre de calories. Mis au point par un scientifique de Harvard, David Edwards, et par Thierry Marx, le chef doublement étoilé de Pauillac, ce produit avant-gardiste est déjà proposé dans une saveur inédite, chocolat-cannelle, dans le concept store Colette, à Paris.

(*) Cité par Le Courrier International, Hors-Série Mode de vie, octobre 2010, page 37.

M.V.

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