Pour Weekend Le Vif/L’Express, le designer bruxellois Charles Kaisin a créé une  » Folie architecturale  » de 3,5 m de haut sur 16 m2 au sol que notre magazine expose à Interieur 04. Une ouvre forte et originale, à la frontière entre le design, l’architecture et l’art qui s’inscrit parfaitement dans notre soutien inconditionnel à nos talentueux créateurs belges.

La  » Folie architecturale  » de Charles Kaisin est exposée à Interieur 04 sur le stand de Weekend Le Vif/L’Express à l’emplacement P 107 dans la Halle 1.

Imaginez un vaste pavillon aux formes sculpturales entièrement recouvert de fines lamelles de papier qui, dans un léger bruissement, frémissent comme les feuilles d’un arbre au moindre souffle d’air. Cette  » Folie architecturale « , comme l’a intitulée son créateur, le jeune designer belge Charles Kaisin, qui mesure 3,5 m de haut sur 16 m2 au sol, sera dévoilée à Interieur 04, la Biennale internationale de la créativité dans l’habitat de Courtrai. Une invitation à rêver, le temps d’un instant, dans un univers poétique et original.  » J’ai baptisé mon projet folie dans le sens purement architectural du terme, précise Charles Kaisin. Je me suis inspiré des fameuses folies des jardins de Louis XIV, c’est-à-dire des petits pavillons servant de lieu de détente, de rencontre ou de recueillement… Quand Weekend Le Vif/L’Express m’a approché pour réaliser ce projet, j’ai pensé qu’il était intéressant d’y intégrer le magazine et de m’interroger sur le sens de la vie du papier. C’est pourquoi j’ai décidé de ressusciter d’anciens numéros de Weekend Le Vif/L’Express en les utilisant comme matière première pour la construction du pavillon. En outre, ce projet s’inscrit dans ma démarche créative puisque le recyclage y occupe une place prépondérante. L’idée des languettes, elle, m’a été inspirée par les déchiqueteuses que l’on utilise dans les bureaux pour détruire les documents confidentiels. A mes yeux, ces  » dévoreuses  » de papier symbolisent le gaspillage et la bureaucratie. Et j’avais très envie d’esthétiser ce processus. En créant cette  » Folie « , je voulais aussi retrouver le feuillage de l’arbre, pour symboliser le retour à l’origine. Ainsi, la boucle est bouclée. L’arbre donne naissance au papier et ce dernier renaît sous forme d’arbre.  »

Du point de vue formel, la  » Folie architecturale  » de Charles Kaisin ressemble un peu à une énorme coquille.  » Cet espace est à la fois couvert, ouvert et fermé, souligne le designer. Il fallait que l’on puisse y pénétrer par un côté pour en ressortir par un autre mais aussi, qu’une fois à l’intérieur, on s’y sente protégé. C’est pourquoi les murs servent à la fois de parois et de toit. Cette création est en quelque sorte le trait d’union entre une sculpture, un objet de design et un jeu d’architecture. Pour arriver à la forme définitive, j’ai réalisé de nombreux croquis et surtout des maquettes en tentant de valoriser au mieux le papier. Le fait d’avoir différents plans inclinés permet de créer des effets optiques très intéressants faisant penser aux mouvements des feuilles d’un arbre dans le vent. C’est un travail de matière lié à la perception.  »

Créativité et recyclage

La  » Folie architecturale  » que Weekend Le Vif/L’Express vous invite à découvrir à Interieur 04 s’inscrit à la perfection dans la philosophie de Charles Kaisin. Dans son travail, ce jeune designer à l’imagination débordante privilégie, en effet, le recyclage.  » J’aime donner une deuxième vie aux objets, explique- t-il. Le recyclage peut s’envisager de multiples façons. On peut, par exemple, détruire l’objet pour fabriquer une nouvelle matière première. C’est ce que l’on fait généralement avec le papier. On le récupère, on le broie et on y ajoute différents produits pour fabriquer un papier de qualité inférieure. On peut aussi réutiliser un objet sans toucher à sa forme mais en le détournant de sa fonction initiale. C’est ainsi que j’ai créé des saladiers qui sont en fait d’anciens hublots de machines à laver tout simplement sablés. J’ai utilisé la même méthode pour créer une série de verres à partir de bouteilles de récupération. J’ai ainsi donné une autre identité à des objets de consommation courante. En outre, j’aime jouer avec les registres. Ainsi la bienséance interdit de boire à la bouteille mais en buvant dans mes verres on boit aussi à la bouteille. Pour mon dernier travail, la collection de sacs Pingolingo, j’ai créé un matériau nouveau en chauffant et compressant des sacs en plastique. Cette idée m’est venue à Londres dans le cadre d’un concours lancé par le désigner israélien Ron Arad au Royal College dont le thème était de trouver des solutions pour améliorer la qualité de vie des sans-abri dans la ville. En traversant Hyde Park, j’avais remarqué une femme sans-abri qui possédait un vieux chariot de supermarché remplit de sacs en plastique lui servant de bagages. D’un point de vue purement sociologique cela m’a beaucoup impressionné. Elle avait, en effet, réalisé des constructions assez abouties avec ces sacs en tentant de reconstruire un habitat. Je me suis donc dit qu’il fallait que j’insuffle une vie et une dignité nouvelles à ces sacs en plastique qui traînent partout dans les villes et sur le bord des routes. Au terme de trois années de recherche, le Pingolingo est né : un matériau léger et imperméable ouvrant la porte à de nombreuses applications. En toute logique, j’ai décidé d’en faire des sacs à main, des fourre-tout et des cabas ludiques et colorés puisque la matière première à vu le jour grâce à des sacs en plastique usagés. En plus, chaque sac est unique et relève donc autant du design que de l’art.  »

Actuellement, Charles Kaisin explore toujours les possibilités du Pingolingo et compte lancer une nouvelle collection de sacs ainsi qu’une ligne de chapeaux de pluie avant la fin de l’année. Jamais en panne d’idées, ce génial touche-à-tout planche également sur un projet de prise électrique au look novateur et un bijou audacieux.

Serge Lvoff

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