L’ARTISTE

Janaina Tschäpe est née à Munich, en Allemagne, en 1973. Elle vit et travaille entre New York et Rio de Janeiro. Cette artiste germano-brésilienne, allergique et libérée des frontières entre les disciplines artistiques, embrasse tout le spectre des expressions actuelles pour mettre en place une plastique (auto)fictionnelle. Une mythologie personnelle qui puise ses racines dans le thème du corps féminin en métamorphose. A travers ses vidéos, photos, installations in situ, aquarelles et sculptures, elle raconte l’histoire originelle du vivant. Du commencement du monde, comme dans la série d’installations After the rain, réalisée dans la forêt amazonienne, montrant des  » femmes-champignons  » pourvues d’étranges et abondants appendices organiques saisis en pleine mutation. Jusqu’à son terme : voir la série de photographies Les 100 petites morts, mettant en scène des corps inanimés couchés dans la nature, un parc, une route. Fantastique, expressionniste, autobiographique, son £uvre évoque tout à la fois les délires symbolistes de Fernand Khnopff (1858-1921), le freak show de l’Américain Matthew Barney et par certains traits, l’autofiction cathartique d’une Sophie Calle, sans la donne littéraire.

L’expo

Entre la galerie Catherine Bastide et Janaina Tschäpe, c’est une histoire qui roule. Cette dernière y a monté sa première expo monographique européenne, en 2003. Pour ce retour aux cimaises de la galerie bruxelloise, la jeune artiste présente New Works. De nouvelles £uvres, donc, presque exclusivement de la peinture (on trouvera également quelques photographies de la série Eclipses – en haut, à gauche). Ce qui frappe d’abord, dans ces tableaux monumentaux, c’est l’abondance. Des couleurs, des motifs. Pas tout à fait abstraits – on y devine aisément la luxuriance de la forêt tropicale, sujet qu’elle affectionne particulièrement – ces paysages organiques expriment ici encore la force du vivant, la fascination de l’artiste pour la puissance de la nature, pour son entropie à la fois monstrueuse, sauvage et cyclique. La technique, expressionniste, favorisant le geste, voisine avec une pratique plus posée de la mise en couleurs. Relents impressionnistes (même si, après repérage in situ, elle travaille ses pièces exclusivement en atelier), fulgurances spontanéistes et accents klimtiens (héritage clair de ses origines germaniques) ; des références qui se partagent la toile, énergisent l’aquarelle et explosent les canevas.

Janaina Tschäpe, New Works, à la galerie Catherine Bastide, 62, chaussée de Forest, à 1060 Bruxelles. Tél. : 02 646 29 71. www.catherinebastide.com

Baudouin Galler

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