Située à 37 km au nord-est de Madère, cette île-confetti s’ouvre lentement au tourisme. Balnéaire au sud, plus sauvage au nord avec d’impressionnantes falaises de calcaire plongeant en à-pic dans l’océan, elle possède de nombreux atouts. Nos meilleurs spots à suivre à la lettre.

C COMME CAILLOU

Porto Santo fait partie de l’archipel portugais de Madère. Posée au milieu de l’océan Atlantique, au large du Maroc, cette toute petite île de 12 km sur 5 ne compte que 5 000 habitants. D’origine volcanique, elle est apparue à l’ère tertiaire. Principalement constituée d’un socle basaltique et trachytique, elle recèle aussi une forte concentration de roches calcaires expliquant la présence d’un sable blond et non noir, comme c’est souvent le cas sur les îles de l’archipel des Açores. Moins montagneuse que Madère, elle est aussi beaucoup plus aride. Si elle ne possède pas la luxuriance madérienne, elle comble les amateurs de tourisme balnéaire à la recherche de farniente.

É COMME ÉCOLOGIQUE

À Porto Santo, 40 % de l’électricité est produite grâce aux énergies renouvelables, le solaire et l’éolien. Jusqu’en 1975, l’île avait essentiellement vocation agricole. En témoignent les huttes paysannes en pierres, dont les ruines parsèment aujourd’hui les collines. À Camacha, un petit musée aménagé dans l’une de ces constructions ancestrales rappelle les traditions agraires locales. Les champs de maïs et de blé ont aujourd’hui disparu et la sécheresse s’est installée. Résultat : plus rien ne pousse. Économiser ses réserves et s’adapter aux changements climatiques est devenu ici indispensable. Pour s’octroyer un nouvel avenir, Porto Santo mise donc sur la production d’énergies propres et sur le tourisme. Un beau pari, si l’île arrive à concilier les deux avec intelligence.

F COMME FLORE

À plusieurs endroits de l’île et notamment au Cabeço do Zimbralinho (littéralement le sommet du genévrier), le regard est attiré par les barrilhas, petites plantes grasses dont autrefois on tirait du savon à laver le linge. Leur nom vient du mot barrela, évoquant la manière traditionnelle de lessiver. On sait que Porto Santo était aussi couverte de dragonniers et de tamaris lors de sa découverte en 1418. Mais à cause du changement climatique, un certain nombre d’espèces ont malheureusement disparu. Un passionné de botanique a donc créé la Quinta das Palmeiras, où l’on peut encore admirer les espèces originelles de Porto Santo, dont des cactus aux formes biscornues… Ce jardin est celui d’un amateur, mais il offre une jolie pause en cours de route.

G COMME GOLF

Conçu par le champion espagnol Severiano Ballesteros, le superbe parcours de 18 trous, qui s’étend de part et d’autre d’une portion de l’île, à 5 minutes de l’hôtel Pestana, est de plus en plus renommé dans le monde golfique. Sa partie sud comprend de nombreux lacs accentuant la difficulté technique, alors que côté nord, on joue le long des falaises. Un panorama qui attire toujours plus d’adeptes depuis sa création en 2004. À découvrir également, le club-house, un bel établissement où siroter un bon cru portugais, sur une terrasse en bois qui surplombe le terrain de golf et l’océan.

L COMME LANGUEUR

Selon les Portugais du continent, séjourner à Porto Santo est une véritable cure anti-stress. Ici, le temps semble s’être arrêté. Pour se poser et profiter de la douceur de vivre, abandonnez-vous aux charmes de l’hôtel 5-étoiles de la chaîne portugaise Pestana. Situé au bord de la longue plage de sable doré, avec bassins d’eau douce et d’eau de mer, vaste jardin d’essences tropicales, piscine couverte pour l’entre-saison, chambres à la déco d’inspiration océanique et trois restaurants.

M COMME MOULINS

Sur la pointe occidentale, le Pico Ana Ferreira (283 m) offre une curiosité, la Pedreira, ensemble d’orgues basaltiques héritées de l’activité volcanique. À partir de ce site insolite, plusieurs randonnées sont possibles. On passera, entre autres, du côté des copies des anciens moulins qui étaient utilisés pour moudre le blé lorsque l’île était encore consacrée à l’agriculture.

N COMME NATURE

Nature sauvage, certes, mais incroyablement attirante. Ses pittoresques promontoires dominant l’océan Atlantique sont de toute beauté. Parmi ceux-ci, le Pico do Castelo, point culminant de Porto Santo, où la population se réfugiait aux siècles derniers lors des attaques de pirates. Le nord de l’île est nettement plus sauvage, avec quelques collines d’un vert profond qui fait songer à l’Irlande et des falaises calcaires plongeant dans la mer. Au large, une curiosité : un rocher en forme de tête de King Kong sortant des flots…

O COMME OR

Le sable blond de sa plage est, selon les habitants de l’île, son grand atout. Une merveille qui s’étend sur 9 kilomètres entre Vila Baleira et Ponta de Calheta. Jusqu’il y a peu, celle-ci était surtout prisée par les habitants de Madère. Mais aujourd’hui, les Européens du Continent la découvrent également et ne tarissent pas d’éloges à son propos. Une plage où l’on aperçoit parfois le dieu du football, Cristiano Ronaldo.

P COMME PLAISIRS CULINAIRES

La gastronomie de l’archipel mêle saveurs portugaises et exotiques. Direction le resto Pé na água, situé en bord d’océan. On y savoure filets d’espadon au maracuja, bananes exotiques et sucrées, steaks de thon et divers poissons du jour, gambas ou poulpe grillés. Sans oublier les palourdes à l’ail et à la coriandre. D’autres restaurants, comme le Porto Dos Frades, sont plutôt réputés pour leur viande de gibier et les brochettes grillées. Alors que Vila Baleira, la  » capitale « , décline quelques terrasses où savourer pâtisseries et petit noir serré. L’occasion de flâner dans les ruelles de la minuscule cité et de visiter l’église portugaise de Matriz. Juste à côté, on peut parcourir le musée dédié à Christophe Colomb. Celui-ci vécut sur l’île au XVe siècle durant quelques années. Un peu plus loin, le port accueille les ferries et bateaux de plaisance. Les nouveaux docks sont aussi le rendez-vous des happy few venus de Madère pour le week-end.

T COMME THALASSO

L’hôtel Vila Baleira possède un centre de thalasso où l’on peut s’offrir des soins à l’eau de mer ou tout simplement profiter des différents bassins aux jets hydromassants, à contre-courant, des saunas secs et humides. Mais la spécialité ici, ce sont les enveloppements au sable chaud auquel on prête des vertus anti-rhumatismales, grâce à sa concentration en iode, calcium et magnésium. Des baignoires de sable sont donc préparées à l’intention des curistes désireux d’expérimenter ce soin particulier.

PAR SANDRA EVRARD

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