Truffés d’humour et de convivialité spontanée, les  » flash mobs  » débarquent en Belgique, portés par la grande toile mondiale.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « ,

de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF radio).

E nvie de sortir ? De rencontrer des gens ? De faire la fête de manière originale, furtive et spontanée ? De se laisser gagner par un délire urbain, poétique, mais somme toute contrôlé ? La solution existe et porte désormais le nom de  » flash mob  » ou, si vous préférez,  » rassemblement éclair  » en français. C’est la nouvelle tendance comportementale en vogue, mêlant fiesta, humour et cyberculture. Le phénomène est apparu à New York le 17 juin 2003 très précisément et a traversé doucement l’Atlantique pour se poser à Rome le 24 juillet avant de gagner enfin la Belgique, le 9 août dernier, à Gand. Le principe est simple et gentiment iconoclaste : il s’agit de rassembler, grâce à la puissance du média Internet, un maximum de gens qui ne se connaissent pas à une heure fixée et dans un lieu déterminé pour exécuter une action absurde durant quelques minutes. La mission accomplie, les internautes momentanément regroupés se dispersent et disparaissent comme par magie. Exemple concret : pour la toute première  » flash mob  » de l’histoire, les 150 personnes qui avaient répondu à l’e-appel ont ainsi squatté un grand magasin new-yorkais pour réclamer un article qui n’existait pas. Non sens, désordre et légère panique au programme. Chez nous, lors du premier rassemblement éclair bruxellois organisé il y a deux semaines à peine ( http://flash-mob.tk), une trentaine d’internautes isolés se sont regroupés pour effectuer la danse des canards, durant trois minutes, sur le parvis de la Bourse ! Joliment surréaliste. Certes, le nombre de fêtards belges n’était pas très élevé, mais on peut légitimement s’attendre à ce que les prochaines  » flash mobs  » attirent un public sans cesse croissant, phénomène de mode oblige (toute l’actualité mondiale de ces regroupements spontanés se trouve sur www.flashmob.info). Désintéressées et bon enfant, ces festivités citadines naviguent entre farce grotesque et happening artistique, tout en donnant l’illusion aux participants qu’ils peuvent, à tout moment, se réapproprier l’espace public et reconstruire ainsi un lien social effiloché. Pour l’instant, les forces de police laissent faire, étant donné le caractère délibérément joyeux de ces rassemblements éclair, mais les oiseaux de mauvaise augure prédisent déjà le pire, vu l’efficacité de l’arme cybernétique. Autrement dit : pourquoi le principe du  » flash mob  » ne pourrait-il pas être détourné à des fins beaucoup plus sournoises par des gens malintentionnés ? Effectivement, il y a un risque. Il reste simplement à espérer que l’envie de perversion burlesque l’emporte sur les pulsions de sabotage citadin. Pour la grandeur des foules. Et la beauté du geste.

Frédéric Brébant

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