Le prix des choses

© KAREL DUERINCKX

La création belge a de la valeur. Voilà pourquoi, de saison en saison, nous la mettons en lumière dans nos pages, avec l’envie de créer des surprises. Et de provoquer des rencontres, si possible. Car la curiosité n’a rien d’un vilain défaut. Ecoutez donc voir le parcours d’Abdel El Tayeb, jeune étudiant franco-soudanais formé à La Cambre mode(s), et donc belge par capillarité. Nous avons décidé de lui octroyer le prix Le Vif Weekend pour cette année 2020. Sa collection de fin d’études, foisonnante, aborde  » le manque d’identification des Afro-descendants dans les sociétés européennes, à travers l’élaboration d’une image festive et positive « . On lui emboîte le pas allègrement en n’oubliant pas que notre volonté  » pédagogique  » fait écho à notre grande enquête, dont tous les résultats sont commentés dans ces pages et où l’on découvre une vraie demande : que la mode locale soit plus identifiable. En senior patenté, Edouard Vermeulen, de la maison de couture Natan, veut relever le défi. Prononcez le mot  » corona  » devant lui, il répond du tac au tac :  » C’est quoi ? Je ne veux plus qu’on en parle…  » Et il avoue, mais on n’en est guère étonnée, que ce fut dur, que cela l’est toujours.  » Vous savez comme j’aime ma boîte, c’est toute ma vie. Au début du confinement, je me suis dit :  » J’ai une certaine notoriété, j’ai 63 ans, je pourrais partir en pré-retraite…  » Mais j’ai regardé mon équipe, qui m’a répondu :  » Monsieur, on se bat.  » Alors on se bat.  »

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