Admirer l’Opéra en forme d’ouf géant, prendre un thé devant la Grande Muraille, déguster la cuisine d’un chef sans se ruiner, devenir incollable en art asiatique… Quatre des mille et une tentations que vous réserve la capitale de l’empire du Milieu.

DÉCOUVRIR UNE ARCHITECTURE CONTEMPORAINE

Sonné par les neuf heures de vol et le jet lag, le voyageur reçoit dès sa descente de l’avion un électrochoc visuel qui le remet instantanément d’aplomb. Dans un tube de verre, un tapis roulant glisse doucement à travers une allée d’immenses colonnes rouge et or, jusqu’à l’imposante voûte cathédrale. Le nez en l’air, on admire le prodigieux travail de Norman Foster – bienvenue dans le plus grand aéroport du monde ! Achevé pour les Jeux olympiques de 2008, cet ouvrage donne le ton, celui de l’ambition du  » pays du Milieu  » (c’est ainsi que s’autoproclame la Chine en chinois). À la même époque naissaient d’autres merveilles high-tech, que nous partons explorer en side-car. Plus branché que le vélo, ce moyen de transport a été lancé par un Français, Gaël Thoreau. Slalomant dans les embouteillages, le bolide vintage trace sa route vers l’est. À l’horizon apparaît une grande arche, comme à la Défense à Paris : c’est la tour de la télévision, alias  » tour pantalon « , le nouvel emblème de la ville signé Rem Koolhaas. Plus loin, au nord, voici le  » Nid d’oiseau « , coussin de poutrelles d’acier cosigné par Ai Weiwei et qui abrite le Stade national. En face, le Cube – la piscine olympique, dont les parois de verre semblent constituées de grosses gouttes d’eau -, où Michael Phelps raflait en 2008 ses huit médailles d’or. Après quelques brasses, on se repose sur les pelouses du parc olympique en admirant le ballet de cerfs-volants dans le ciel. De retour au centre de la ville, à deux pas de la Cité interdite, un magnifique ovni de verre et de titane se reflète dans un lac. On doit à l’architecte Paul Andreu cette interprétation du yin et du yang, qui abrite le Centre national des arts du spectacle.

Le side-car quitte ensuite l’avenue pour sillonner les ruelles populaires, ces antiques hutongs aux maisons basses coiffées de tuiles vernissées qui retiennent l’âme du Pékin d’autrefois.

– Side-car Motorcycles Trips, tél. : + 86 139 1133 4947, www.beijingsideways.com.

– Pékin by night, 180 euros les deux heures.

– Stade national et Centre national de natation (Cube), métro Olympic-Green. Entrée de la piscine, 6 euros.

SE RÉGALER AUX MEILLEURES TABLES DU MOMENT

Premier objectif : goûter au canard laqué, l’authentique, avec sa peau ultracroustillante, les crêpes et la panoplie ciboule-pousses de soja-sauce de haricots rouges. On testera la version traditionnelle – la cuisson au feu de bois chez Li Qun, minuscule gargote presque introuvable (sans guide) au fond des hutongs, dans le quartier de Qianmen. Puis la version stylée au Made in China – cuisine ouverte et design pour un canard de haute volée (et salle climatisée, détail appréciable en été). Pour déjeuner en plein air, deux options tendance s’offrent à vous : terrasse avec vue sur la place Tiananmen et cuisine fusion au M Capital. Ou jardins époustouflants et observation de la faune yuppie chinoise, à la Brasserie Flo, quintessence du chic local. Petite sieste méritée sur la terrasse au bord de l’eau du Stone Boat Cafe, le rendez-vous des intellos pékinois qui viennent ici siroter leur thé et profiter du Wi-Fi gratuit à l’ombre des saules. Et pour les petites faims, on ne loupe pas les bonnes cantines dont raffolent les Pékinois – les raviolis de Huajia Yiyuan, dans la célèbre rue Guijie Lu aux lanternes rouges, sont à se damner.

– Li Qun Roast Duck Restaurant, 11, Beixiangfeng, Dongdajie, Qianmen, tél. : + 86 10 670 555 78. Environ 20 euros le repas.

– Made in China, 1, Dong Chang’an Jie, tél. : + 86 10 8518 234. Environ 30 euros le repas.

– M Capital, 2, Qianmen Dajie. Menu déjeuner à partir de 15 euros.

– Brasserie Flo, 18, Xiaoyun Lu, Chaoyang, tél. : + 86 10 65 95 51 35. 15 euros le menu power lunch.

– Huajia Yiyuan, 235, Guijie Lu, tél. : + 86 10 8407 8288. Environ 10 euros le repas.

FLÂNER DANS LE QUARTIER ARTY

Le moyen de faire adorer l’art contemporain à vos enfants ? Les emmener voir des loups, et même les laisser grimper sur leur dos ! Ils sont une trentaine, fondus dans le bronze par l’artiste Lin Ruowang, comme prêts à bondir. C’est l’une des plus belles £uvres qui jalonnent Dashanzi, aussi appelé quartier 798. Ce Soho pékinois, entièrement piétonnier, s’est construit dans des usines militaires désaffectées, squattées par des artistes dès 2001.  » Cette pépinière artistique est rapidement devenue l’attraction du week-end, car il n’y avait alors pas grand-chose à faire à Pékin !  » se souvient Patricia Tartour, fondatrice de la Maison de la Chine. Les ateliers des artistes pionniers devenus depuis des stars internationales, tels qu’Ai Weiwei et Huang Rui, ont désormais été remplacés par de belles et nombreuses galeries d’art (Yang Gallery, Galleria Continua, etc.). Le plaisir de la balade vient autant de la beauté des bâtiments de style Bauhaus que des £uvres exposées. Deux étapes incontournables : l’UCCA, le centre pour l’art contemporain, créé par Guy Ullens, industriel et collectionneur belge. Et les parasols de l’historique Art Café, où l’on sirote un yaourt (le must local) en n’oubliant pas que l’art contemporain pékinois a commencé ici.

– UCCA (Ullens Center for Contemporary Art), www.ucca.org.cn

– Yang Gallery, yanggallery.com.sg

– Galleria Continua, www.galleriacontinua.com

SE METTRE AU VERT PRÈS DE LA GRANDE MURAILLE

À deux heures de route des gratte-ciel de Pékin, pagodes et montagnes bleutées à perte de vue dessinent le paysage où serpentent les 8 000 et quelques kilomètres de muraille. Prévoir d’arriver tôt pour l’inoubliable lever du soleil, et viser les  » passes  » peu fréquentées de Jinshanling ou Simatai. Mieux encore, arpenter le mur d’un site à l’autre – les cinq heures de marche dans ce désert des Tartares à la chinoise restent gravées dans la mémoire.

On va ensuite se reposer à une heure de là, dans l’enclave très sélecte de Commune by the Great Wall. Cet hôtel design en pleine nature, composé de villas dessinées par douze architectes asiatiques prestigieux et doté du meilleur spa de la capitale, vient d’être rénové. À la terrasse de la maison de thé en bambou, on sirote son lapsang souchong en suivant des yeux l’ondulation de la Grande Muraille sur la ligne de crête.

– Commune by the Great Wall, www.communebythegreatwall.com

PAR NATHALIE CHAHINE

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