A la question angoissante :  » Mais que vais-je faire à manger ce soir ? », une Américaine délurée offre une réponse originale et le salut culinaire à toutes les femmes débordées.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

Et si la fusion food ne se résumait pas seulement aux subtils mélanges de saveurs et de produits a priori  » contre nature  » ? Et si la fusion food dépassait la carica-ture de la soupe de poulet au chocolat (si, si, c’est bon) pour s’ouvrir à une autre dimension de l’art culinaire, plus efficace et plus conviviale ? Une fusion gastronomique des sensibilités et des énergies, histoire de revoir la cuisine sous l’angle de l’amusement, du gain de temps et des nouvelles idées. En développant son concept de  » Dream Dinners  » (traduisez  » Dîners de rêve « ) qui joue précisément de cette idée de rencontre fusionnelle, l’Américaine Stephanie Firchau ne s’imaginait sans doute pas qu’elle recueillerait un tel succès aujourd’hui ( www.dreamdinners.com). Certes, sa formule magique n’a pas encore été importée en Belgique, mais je vous parie mon canard aux fraises flambées qu’un ersatz de  » Dream Dinners  » débarquera très prochainement sur notre territoire. Flash-back : il y a trois ans, cette mère au foyer de Seattle organise chez elle, pour s’amuser, une soirée  » cuisine entre copines « . Rien à voir avec une petite bouffe classique (trop facile) : le principe consiste plutôt à se retrouver autour d’une foule d’ingrédients achetés par la maîtresse de maison, de préparer ensemble une série de mets originaux et de repartir chacune avec de bons petits plats à déguster chez soi. Ludique, pratique, sympa. Et bon marché aussi puisque le montant des frais est réparti entre les copines. Les soirées de Stephanie Firchau cartonnent, à un point tel que les amies de ses amies se bousculent au portillon. La mère au foyer flaire la bonne affaire et décide de transformer ce concept de cuisine commune en une petite entreprise. En 2003, les  » Dream Dinners  » voient donc le jour et séduisent rapidement les jeunes femmes actives. Car l’idée anéantit, à elle seule, l’incontournable notion de corvée liée au repas : pas de courses à faire, pas de légumes à éplucher (les ingrédients sont prêts à l’emploi), pas de casse-tête chinois pour les idées menus et, surtout, pas de casseroles à laver (les assistants s’en chargent). Seul le plaisir domine : le plaisir d’être ensemble, de faire de nouvelles connaissances, de s’amuser en préparant à manger, de découvrir des saveurs inédites, mais aussi d’économiser, in fine, du temps et de l’énergie à un prix plutôt démocratique. Pour douze repas (prévus pour quatre à six personnes) préparés en deux heures top chrono, la ménagère aura déboursé la somme tout à fait convenable de 170 euros. Soit moins de 15 euros par repas familial. Correct. Un repas qu’il faudra simplement congeler et réchauffer le moment venu (pas de panique : toutes les instructions figurent sur les emballages fournis !) Au-delà de son aspect résolument pratique, la formule de Miss Firchau a également séduit par son côté convivial. La cuisine se prépare en effet dans une ambiance festive et décontractée, un verre de vin à la main pour mieux faire connaissance. Pas étonnant que le business des  » Dream Dinners  » affiche aujourd’hui plus de 130 adresses franchisées aux Etats-Unis et que l’initiatrice pense tout doucement à sortir du pays. Car le concept est évidemment exportable. Certes, en Belgique, les initiatives qui mêlent découverte gastronomique et plaisir partagé existent déjà (comme à l’espace de loisirs culinaires www.mmmmh.be), mais la dimension  » vie pratique  » n’a pas encore été explorée chez nous, à savoir cette bonne idée de résoudre enfin l’énigme :  » Mais que vais-je faire à manger ce soir pour mes chéris ? » Avec cette tendance émergente, c’est un peu comme si on exploitait finalement le filon wasserette pour d’autres tâches ménagères. La notion de corvée est évacuée du domicile ; l’attention du foyer, uniquement focalisée sur la saveur de l’instant présent. Intéressant.

Frédéric Brébant

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content