Vêtements, bijoux, accessoires… L’impression 3D s’invite partout et la mode ne fait pas exception. En un clin d’oeil, notre avis sur six objets de marques ou créateurs de renom ayant cédé à la tentation. Pour le meilleur ou pour le pire.

ORGANIC DESIGN SHOES, DE ZAHA HADID POUR MELISSA

L’architecte Zaha Hadid a déjà réalisé des chaussures pour de nombreuses marques – dont les futuristes Nova, avec Rem Koolhaas pour United Nude. C’est donc sans surprise qu’on la retrouve aux côtés du label brésilien Melissa, pour ces Organic Design Shoes. Un modèle asymétrique en PVC recyclable où se retrouvent les courbes caractéristiques du style Hadid, mises au point grâce au concours de l’impression 3D.

Ce qu’on en pense.Des chaussures d’inspiration futuro-moyenâgeuse qui rappellent un peu trop le look plastique des Cinderella de Kartell, sorties à la même époque. Sauf que, tant dans le modèle que dans le choix des couleurs, les Organic Design Shoes sont vite condamnées à paraître terriblement datées.

COLLECTION ESCAPISM, D’IRIS VAN HERPEN

En véritable pionnière, Iris van Herpen fut la première créatrice à tirer parti de l’impression 3D pour sortir des sentiers battus de la haute couture. Issue de sa collection Escapism, cette robe imprimée en polymère figurait parmi les 50 meilleures inventions de l’année 2011 pour Time Magazine.

Ce qu’on en pense.La chef de file de cette robe sculpturale innovante n’a jamais hésité à prendre des chemins de traverse. Est-ce de la mode ? Est-ce de l’art ? Elle ne se pose pas la question. Elle a raison. Même si c’est très visiblement une robe (avec appui aux épaules et à la taille), est-ce pour autant du vêtement ? Ces volutes époustouflantes seront parfaites sur red carpet et sur starlette avant-gardiste.

BIKINI N12, DE CONTINUUM FASHION

Baptisé N12 d’après le matériau dont il est fait – le Nylon 12 -, ce Bikini se targue d’être le  » premier article de prêt-à-porter 100 % imprimé « . Un produit standardisé, immédiatement disponible à l’achat pour un prix de 180 à 220 euros, suivant la taille et donc la quantité de matière première utilisée. On le doit à la griffe techno-mode new-yorkaise Continuum Fashion et à la plate-forme dédiée à l’impression 3D, Shapeways.

Ce qu’on en pense. Rien de révolutionnaire dans la forme, un banal Bikini qui ne soutient pas grand-chose. Et la matière ? Du Nylon  » remarquablement confortable même mouillé « , dixit ses créateurs. On demande à tester, avec circonspection. Le swimwear, c’est du sérieux.

COLLECTION FOLIATES, DE ROSS LOVEGROVE

Alliant comme souvent technologie de pointe et inspiration organique, le designer Ross Lovegrove a eu recours à l’impression 3D pour réaliser la série limitée de bijoux Foliates, présentée en décembre dernier au salon Design Miami. Le résultat ? Des bagues dont la délicate feuille d’or 18 carats prend littéralement racine sur le doigt.

Ce qu’on en pense. Comment révolutionner la joaillerie ? Un peu d’or, une imprimante et le tour est joué. La matière n’a-t-elle plus besoin de la main de l’homme, du feu et des alliages ? Et à l’oeil nu, quelle différence entre un bijou imprimé et un bijou  » handmade  » ? Faut voir.

SPIROGRAPH, D’ELVIS POMPILIO

Le célèbre modiste liégeois a depuis longtemps succombé aux infinies possibilités de l’impression 3D. Son premier chapeau imprimé, Spirograph, fut développé avec l’agence de design bruxelloise RAD Product et, à l’instar des créations d’Iris van Herpen, fabriqué par l’entreprise belge Materialise, qui commercialise d’ailleurs les autres coiffes 3D créées par Elvis Pompilio, un diadème dédié à Bruxelles, un fedora et une voilette moderne appelée Priscilla.

Ce qu’on en pense. Quoi de plus 3D qu’un couvre-chef ? Un appui sur le crâne et le reste qui prend son envol dans l’air, c’est la métaphysique de l’accessoire de tête. Avec durabilité à la clé, plus besoin de scalper des oiseaux pour avoir une aigrette.

CORSET SNOW ANGEL, DE VICTORIA’S SECRET

L’impression 3D séduit aussi les grandes griffes, ravies d’exploiter son indiscutable potentiel pour en mettre plein la vue. Exemple, pour cet hiver qui s’achève, avec la marque de lingerie américaine Victoria’s Secret, rarement avare en effets flashy, qui donne des ailes de plastique à son  » snow angel  » Lindsay Ellingson, dont le corps a été scanné pour épouser au plus près les formes de ce floconneux corset.

Ce qu’on en pense. La féerie kitsch épouse les formes du rêve. Multiples débouchés pour cette invention qui corsette grâce à l’impression 3D. Holiday on Ice, Disneyland et les autres ont sûrement déjà passé commande.

PAR MATHIEU NGUYEN ET ANNE-FRANÇOISE MOYSON

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