Ses jolies robes aux couleurs vives incarnent la féminité à la parisienne. Tara Jarmon a insufflé ce style plein d’esprit à sa maison du xixe siècle, bien cachée au cour du XVIe arrondissement de la Ville lumière. Pour une déco contemporaine et épurée, en toute élégance.

« Comme d’autres mangent du chocolat, mon plaisir, c’est de créer des vêtements « , dit-elle dans un large sourire. De son Canada natal (elle a vu le jour à Vancouver), la Femme en or – ce trophée la consacrait meilleure créatrice de mode en 2008 – a gardé un accent anglais so cute. Irrésistible ! Dans sa jolie demeure parisienne d’une blancheur éclatante (la façade vient d’être fraîchement repeinte), elle nous reçoit en jeans et chemisier de soie rose poudré Dolce&Gabbana. Car Tara Jarmon ne porte pas que du Tara Jarmon ! Elle aime les robes habillées de Lanvin, les modèles avant-gardistes de la Belge Véronique Leroyà et trouve la griffe Chanel plus que parfaite. Curieuse d’esprit, elle a aussi apprécié les collections éphémères pour H&M.

Passionnée de mode ?  » Oui, sans hésitation ! « Déjà, lorsqu’elle était étudiante en Sciences politiques aux Etats-Unis, elle adorait faire une pause en feuilletant des magazines fashion. Puis, elle est venue à Paris, y a épousé l’entrepreneur David Jarmon et a lancé avec lui la marqueàTara Jarmon. A ses débuts, elle conçoit pour les femmes des vestes inspirées de celles des hommes. Mais à l’ouverture de sa première boutique, en 1994, elle opte pour les robes et les couleurs vives ultraféminines qui font depuis sa notoriété.  » Une robe, c’est facile, ça s’enfile comme un gant et, en plus, c’est très féminin « , s’enthousiasme la styliste. Sa matière fétiche ?  » La soie.  » Sa couleur préférée ?  » Le violet.  » Et aussi ?  » Des talons hauts, bien sûr. « 

Tara Jarmon occupe une maison classique du xixe siècle, nichée dans une ravissante impasse du xvie arrondissement, qui appartenait à un maître verrier. De l’époque de construction, elle a conservé, dans l’escalier, un très élégant vitrail ovale qui procure une belle lumière entre les deux étages. Mais lors de la rénovation, le premier désir de cette mère de trois enfants était de vivre dans un décor épuré qui la reposerait de l’activité trépidante de ses ateliers et du désordre de son bureau.

Une approche minimaliste, certes, mais comme Tara Jamon a l’art de tout féminiser, l’ambiance est très douillette. En matière d’ameublement, le choix s’est porté sur les opus sobres et rectilignes, en bois sombre, de Christian Liaigre. Mais les couleurs sont chaudes et cet équilibre subtil entre modernité et douceur a bien du charme. Dès l’entrée, déjà, une discrète originalité : Tara Jarmon a recréé un des petits salons cosy du 4-étoiles Montalembert (une cheminée, une table basse, un gros fauteuil et un petit canapé) où elle aime se rendre avec des amis. L’ambiance est accueillante et feutrée, comme dans les hôtels où l’on se sent à l’abri du temps qui passe : une invitation à la détente.

Dans une belle harmonie, la cuisine est ouverte sur la salle à manger, elle-même ouverte sur le jardin. Tara Jarmon se souvient tendrement des moments où les enfants, plus petits, gambadaient joyeusement, sans entraves, à travers tout le rez-de-chaussée. Aujourd’hui, elle a installé des stores de bois blond entre la cuisine et la salle à manger. Et elle envisage même de restructurer ces deux espaces en établissant entre eux une séparation. En attendant, elle révise les cours culinaires qu’elle a pris au Ritz pour régaler ses amis. Quand il fait beau, ils sont invités à monter au dernier étage pour profiter de la grande terrasse en teck, du ciel et de la vue de Parisà et du barbecue monumental, typique des maisons américaines !

Pour agrémenter le salon, situé au premier étage, Tara Jarmon a choisi une peinture chocolat –  » Un de mes fils voulait une atmosphère lounge « , confie-t-elle attendrie – du lin brut marron pour les canapés, un tapis pistache. La styliste y a aussi installé son bureau, tout près de la fenêtre. En gravissant les étages, on découvre les pièces plus intimes : les chambres de ses enfants et la sienne qui dispose de sa propre terrasse. Le goût prononcé de la maîtresse de maison pour la mode et son sens de l’humour s’illustrent aussi dans l’ascenseur : en hommage à Paul Smith, celui-ci a été tapissé de rayures multicolores, emblème du grand créateur britannique. Autre clin d’£il encore à la planète fashion ? Un petit cabinet de toilette entièrement repeint aux couleurs Hermès. n

Par Luxproduction. com

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