Tireur aux pigeons à la télé, enfant de choeur en radio et récent papa d’un zombie à bicyclette au cinéma, le gaillard n’arrive pas à choisir entre l’ironie et l’insolence… Mais pourquoi le ferait-il ?

Est-ce que les frères Dardenne ont vu votre court-métrage Le zombie au vélo, dont le titre est inspiré de leur Gamin au vélo ?

Pas encore. Ils savent que le film existe, mais j’ai envie d’être avec eux quand ils le découvriront. Parce que pour moi, c’est un hommage. Je suis hyper admiratif de leur cinéma, leurs plans-séquences et les rapports amour/haine qui habitent leurs films. Le zombie au vélo, c’est l’histoire d’un être qui cherche sa place dans la société… Il y a un peu plus d’humour que chez les Dardenne, mais ça part d’une même réflexion humaniste.

Décrocher d’emblée deux prix – dont celui de la Critique – au Festival du Film Fantastique de Bruxelles, ça donne envie de devenir cinéaste à Hollywood ?

Non, ça me donne juste envie d’en faire d’autres. Et je travaille d’ailleurs sur l’écriture d’un long-métrage. Par contre, je trouve que les frères Dardenne, eux, devraient aller à Hollywood. Je les verrais bien réaliser un épisode de Star Wars, avec les soldats de l’Etoile noire qui se mettent en grève parce que Dark Vador est un boss tyrannique… Non ?

Qu’est-ce qui relie votre travail de journaliste en télé (On n’est pas des pigeons, sur La Une) et le pur déconnage en radio (Les enfants de choeur, sur Vivacité) ?

Je pense qu’il y a toujours ce côté  » Y a des choses qui me révoltent, mais autant les dénoncer par le rire « . Je suis plus  » poil à gratter  » dans les Pigeons, mais dans les deux cas, je suis là pour tacler les sujets qui peuvent fâcher, tout en sachant que je ne vais jamais changer le monde.

Ceux qui vous suivent sur Facebook le savent : vous êtes accro aux jeux de mots…

Les jeux de mots  » pourris « , j’insiste ! Mon père adore jouer à ça. Et ça veut tout dire : c’est mon côté ringard, que j’assume. Francis Blanche disait que ce qu’il aimait avec ce genre d’humour, c’est le silence embarrassé qui suit. Comme lui, je trouve ça magnifique…

Sinon, plutôt Charlie Hebdo ou Le petit journal de Canal+ ?

Comme presque tout le monde, je ne lis pas Charlie Hebdo. Donc, sans hésiter, Le petit journal. Le nombre d’informations qu’ils arrivent à faire passer en étant drôles… C’est très fort.

Jean Yanne ou Pierre Richard ?

C’est vache, j’adore les deux. Jean Yanne, c’est la subversion et le verbe. Pierre Richard, c’est la poésie pure, un héritier de Chaplin, un de seuls acteurs français qui jouent avec son corps. Je l’ai croisé aux derniers Magritte : c’est un grand bonhomme.

Deux films de chevet…

Un jour sans fin et Ghostbusters ! Leur point commun : Bill Murray, qui est dans l’ironie permanente et qui traverse le temps en restant lui-même. Il n’a jamais eu d’Oscar et c’est injuste.

PAR NICOLAS BALMET

 » C’est mon côté ringard.  »

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