Sur l’album Olala ! la pétaradante actrice renoue avec sa culture espagnole en reprenant des standards de la chanson française avec culot et flamenco. Loin de la langue de bois…

Les Nuits d’une demoiselle est la chanson la plus coquine du disque, on y entend des choses telles que  » Je me fais picorer le bonbon/Je me fais frotter la péninsule « . Et il ne s’agit ni de confiserie, ni de géographie…

C’est quand même cela l’amour… Cette chanson a 24 phrases et 24 noms communs différents pour parler de la chose. Je trouvais cela d’autant plus fort que Madame Colette Renard la chantait avec un goût exquis.  » Je me fais frotter la péninsule… Je me fais remplir le vestibule  »

Votre première chanson d’amour ?

Elsa ! Cette chanson (signée Aragon et Ferré) m’a tuée. Je voulais d’ailleurs m’appeler Elsa, changer de prénom. Mes vraies premières chansons d’amour ont été celles de la bossa-nova de Tom Jobim et Vinicius de Moraes que j’ai découvertes au Conservatoire de Madrid. Là, j’ai tilté grave… Cette musique, c’est le désamour : on a tous voyagé avec elle, sans billet d’avion.

Pour vous, le bonheur c’est quoi ?

La scène parce que c’est le bonheur en intraveineuse. C’est une thérapie, une cure, j’y oublie les douleurs, la fatigue, et j’y suis la femme la plus heureuse de l’hémisphère Nord. Paraît qu’il y a quelqu’un de plus heureux au Sud…

Vous rêvez en espagnol ou en français ?

Je ne rêve pas, c’est pour cela que j’ai besoin de rêver éveillée, debout. Mes albums sont la chair de mes rêves.

Vous garderez cet accent espagnol toute votre vie ?

Il faudrait d’abord souligner mes efforts incroyables, extraordinaires, pour parler correctement ( rires). Si ce n’est pas du langage préparé où je travaille les s, les z et tout cela, j’ai quelques soucis.

Comme dans hérisson ?

Oh oui, ça c’est dur. Comme dans l’album,  » Je me fais chevaucher la chosette « (sic) devient  » Je me fais chevaucher la chaussette…  » ( rires)

Dans La Javanaise, vous chantez  » Ne vous déplaisse « …

Oui, là, j’ai du mal. Comme dans pétasse. C’est pour cela que j’ai drillé mes enfants, très jeunes, à parler quatre langues. Après l’âge de 10 ans, on ne se débarrasse plus des accents !

Vous chantez La Vie en rose, mais la vôtre a l’air plus rose que celle de Piaf !

Quand on est capable de chanter cette chanson comme Piaf l’a fait, c’est qu’on a connu le bonheur.

De quoi avez-vous peur ?

La peur n’évite pas le danger, donc autant l’oublier. La peur n’est pas physique comme cette tasse qui est là, c’est juste un conditionnement.

Le compliment qui vous fait chavirer ?

J’aime ce que vous faites ( rires). M’accepter comme je suis.

CD Olala ! chez Sony-BMG, Victoria Abril sera en tournée en 2008.

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Propos recueillis par Philippe Cornet

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