Dans le nord de la France, la dentelle haut de gamme sous toutes les coutures

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Légère ou épaisse, transparente ou mate, brodée ou plumée: la dentelle, travaillée par les plus grandes maisons de mode, s’offre au grand public qui pourra admirer, à partir de samedi à Calais, dans le nord de la France, la finesse des robes de haute couture ordinairement réservées à un club fermé.

A travers l’exposition « Haute dentelle », la Cité de la dentelle et de la mode présente quelque 65 robes uniques, montrées une seule fois lors des derniers défilés et prêtées par quatorze maisons françaises et internationales, de Chanel à Louis Vuitton en passant par Zuhair Murad. « Nous avons voulu faire l’état sur les usages contemporains de la dentelle dans la haute couture et le prêt-à-porter haut de gamme », résume la directrice adjointe et responsable des expositions Shazia Boucher.

Il s’agit, à quelques exceptions près, de dentelle Leavers, plus connue sous le nom de dentelle Calais-Caudry, tissée sur d’énormes métiers de fonte, principalement dans cette région des Hauts-de-France, mais aussi en Asie, en Angleterre et en Italie. Une technique née au début du XIXe siècle, dont le musée retrace l’histoire. « Le process est hallucinant. Il faut 6.000 arrivées de fil » pour tisser ce type de dentelle, souligne auprès de l’AFP Stéphane Plassier, directeur artistique du dentellier Darquer.

« Support de création »

Cette maison, installée à Calais, a notamment fourni Valentino, dont on peut voir une variation de robes noires, tout en transparence, illuminées de quelques accessoires d’or.

Une description de la finesse du métier, la composition, la largeur, la teinture du tissu accompagne chaque robe, mise en valeur par des jeux de brillance. Ici une robe blanche très courte au motif noir de Schiaparelli; là un modèle bordeaux à fourrure de Jean-Paul Gautier; ou encore une robe à volants dans les tons pastels de Christian Dior. « La dentelle n’est qu’un support de création, même si c’est un support particulier. C’est parce que c’est de la dentelle qu’on peut faire ce type d’ennoblissement, ou ce type de plumasserie ou de broderie », explique à l’AFP la commissaire de l’exposition Sylvie Marot.

La dentelle peut ensuite être traitée de façon manuelle ou mécanique: utilisée pure ou juste teinte, brodée, avec ajouts de plumes, ou bien avec des technologies venant de l’industrie, tels des collages ou siliconages. « On traduit ce que les clients recherchent avec notre savoir-faire. On fait un travail de manipulation textile, on embellit », explique Nadine Dufat, directrice générale de la maison française Lemarié, spécialisée dans la plumasserie et la fonction de fleurs en tissu, filiale de Chanel.

L’exposition est à voir du 9 juin au 6 janvier 2019.

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