Il faut sauver le pull Fair Isle

En février dernier, lorsque j’ai vu débarquer les pulls flocons sur le podium de D&G, je me suis juste dit, tiens, c’est le retour du jacquard.

En février dernier, lorsque j’ai vu débarquer les pulls flocons sur le podium de D&G, je me suis juste dit, tiens, c’est le retour du jacquard. A l’époque, je ne savais pas encore que le terme exact pour désigner cette maille était « Fair Isle », du nom de la petite île au Nord de l’Ecosse qui la fabrique depuis le XVIe siècle.

Quelques mois plus tard, à force de voir des pages et des pages de shopping Fair Isle dans la presse anglo-saxonne, je me suis peu à peu familiarisée avec cette expression. Ce n’est toutefois que dimanche dernier que j’ai compris à quel point l’histoire de ces pulls était riche.

D’abord, en feuilletant le très instructif Guide des textiles, j’ai découvert qu’à l’origine ils étaient tricotés par les femmes de marins. On doit l’immense variété de motifs au fait qu’ils se devaient d’être personnels: en cas de noyade, le pull permettait l’identification du propriétaire! Certains trouveront ce détail lugubre, moi je le trouve incroyablement romantique.

Le même jour, je suis tombée sur un article de The Independant au sujet de cette nouvelle mode du Fair Isle. Le quotidien rappelait que la plupart des modèles vendus en magasin étaient produits industriellement, tandis que les authentiques pulls de l’île de Fair étaient en voie de disparition: celles qui savent encore les tricoter ont plus de 70 ans, et l’Etat a récemment décidé de supprimer les cours de tricot des programmes scolaires! Là encore, on pourrait trouver ça triste, ce savoir-faire qui fout le camp, mais comme le dit une dame dans l’article, la mode aura au moins permis au terme de devenir générique et ainsi de promouvoir l’île.

Mais ce n’est pas tout! Hier, à force de chercher à en savoir plus sur ces drôles de pulls, j’ai appris qu’ils devaient véritablement leur renommée au prince de Galles, futur Duc de Windsor (et probablement l’un des hommes les plus stylés de son temps), qui les popularisa en en portant un sur un tableau, en 1922.

Le prince William et Kate Middleton savent ce qui leur reste à faire…

Géraldine Dormoy

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