La Cambre mode(s), Show 09: laboratoire artistique
Quand la Cambre mode(s) défile, on retient son souffle. Et puis, ébahi, forcément, on applaudit ce show 09 à la hauteur.
Quand la Cambre mode(s) défile, on retient son souffle. Et puis, ébahi, forcément, on applaudit ce show 09 à la hauteur. Au coeur des Halles de Schaerbeek, à Bruxelles, un long catwalk, avec en guise de ciel, un écran aux mêmes dimensions et la projection d’images de l’instant présent – une mise en abyme, un effet miroir étrange et réussi.
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Au premier rang, le jury de professionnels, présidé par Veronique Branquinho. Sur le podium, en un désordre chronologique réfléchi, les silhouettes façonnées par les étudiants de 2e année, celles des 3e, puis celles des 4e. Viennent ensuite celles des premières et enfin, celles des 5e, l’apothéose. A chaque étape, des consignes pédagogiques différentes – découvrir toutes les techniques, s’y frotter, engranger le vocabulaire vestimentaire, étudier l’alphabet formel de ce langage, tenter de le renouveler, apprendre l’autonomie, penser une collection, la mettre en images, en mouvement. Car ce département « Stylisme et création de mode » vise à former des créateurs exigeants, compétents et heureux, si possible. Sous la houlette de son responsable, Tony Delcampe, et d’une équipe novatrice. Qui pour l’heure, mais c’était avant ce Show 09, se posait quelques questions – le doute est toujours salvateur. « Qu’est-ce que la mode ? Qu’attend-elle, qu’attend-on des jeunes créateurs ? » « A La Cambre mode(s), précisait alors Tony Delcampe, nous misons tout sur la recherche de nouveaux volumes, de nouvelles façons de couper, différemment, sur la création de nouvelles images avec le vêtement, sur la construction d’univers particuliers, avec des références, mais avec des univers propres. »
A regarder les travaux des premières années et leur bestiaire poétique, les recherches formelles des 2e, les perspectives offertes par les 3e années et leurs collections Homme, un parti-pris obligé de masculinité. A détailler les silhouettes des 4e découvrant l’autonomie et celles des 5e, très matures, tentant de faire la synthèse de leur cursus, de ces savoirs et de ce qu’ils portent aux tréfonds d’eux-mêmes, on comprend que tout cela demande du travail, de la réflexion, parfois des larmes et de la sueur. « Peut-être est ce trop intellectualisé ? », se demandait Tony Delcampe avant le défilé. Qu’il se rassure. Ce show 09 était puissant. Et sensuel. Et frissonnant.
A.-F.M.
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