
Le luxe se la joue accessible
Non, le haut de gamme n’est pas réservé à une poignée de privilégiés. Conscient d’être souvent jugé inabordable, le secteur joue désormais la carte de l’accessibilité. La preuve par trois.
Face aux offres tentantes des enseignes de grande distribution et à une concurrence sans cesse accrue par la mondialisation, les maisons commercialisant des produits de luxe ont plus d’effort à fournir, pour rester dans la course. Certaines ont déjà compris l’enjeu et testent sans attendre de nouvelles manières de procéder.
Burberry Prorsum ou l’éloge de la rapidité
Rien de plus frustrant que de repérer quelque chose lors d’un défilé et de devoir attendre près de cinq mois pour pouvoir l’acheter. La griffe britannique Burberry Prorsum est la première à s’être intéressée à cette question. Il y a plusieurs saisons déjà, elle proposait à ses meilleurs clients de venir assister, en boutique, à la diffusion de son show. Et de commander directement leurs looks préférés. Une idée qui en a inspiré d’autres. Le site Web français Precouture.com invite les internautes à acquérir, en avant-première, des vêtements et accessoires repérés sur les podiums, le tout lors de ventes de courtes durées. Et, en septembre dernier, le célèbre concept store Colette, à Paris, offrait la possibilité de précommander des modèles des collections printemps-été 2015, ceux-là même qui défilaient, au même moment, durant la Fashion Week.
Une mode ultraconnectée, prônée par Louis Vuitton, etc.
Les marques sont obligées d’intégrer les nouvelles technologies à leur stratégie. Plus de 18,6 millions de fans sont ainsi abonnés à la page Facebook de Louis Vuitton, faisant de cette maison le label de luxe le plus suivi de par le monde, devant Burberry (18 millions) et Gucci (15,3 millions). A noter qu’il ne s’agit plus seulement d’être présent sur les réseaux sociaux ou de se lancer dans le commerce en ligne. Il faut désormais aussi produire des contenus exclusifs, faire entrer cet arsenal 2.0 à l’intérieur des boutiques, générer des collaborations avec des blogueurs, dont les plus influents sont devenus leaders d’opinion de la Toile…
Miser sur le luxe accessible, à la manière de Michael Kors, Carven ou Kenzo
Conscientes que tout le monde n’a pas le portefeuille suffisamment garni pour s’offrir des accessoires ou tenues à plusieurs milliers d’euros, quelques griffes tentent de se démocratiser, sans pour autant se dévaluer. Crédibles sur le plan de la créativité, de la com’ et des défilés, des labels comme Kenzo et Carven offrent des looks à des prix plus abordables. Pareil pour l’Américain Michael Kors, qui vient d’ouvrir une boutique à Bruxelles, et dont le sac best-seller ne coûte » que » 330 euros.
>>> Retrouvez un dossier complet sur le luxe et ses tentatives pour se rapprocher du grand public dans le Vif Weekend Black Mode du 20 février 2015.
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