Les 4 défilés qu’il ne fallait pas manquer au Pitti Uomo

© © Givenchy
Yoris Bavier

Du 11 au 14 juin, Florence a vécu au rythme des défilés à l’occasion de la 96e édition du Pitti Uomo, le salon de référence de la mode masculine. Tour d’horizon des quatre shows les plus mémorables et avant-goût du printemps-été 2020.

Givenchy

Invité d’honneur de cette 96e édition du Pitti Uomo, Givenchy a mis les petits plats dans les grands pour présenter le premier défilé Homme à part entière de sa D.A. Clare Waight Keller. À commencer par le lieu : le somptueux jardin de la villa Palmieri, chef d’oeuvre du XIVe siècle se dressant sur les hauteurs de Fiesole, à quelques kilomètres au nord de Florence. Alors qu’une voix déclame une série de nombres sur de la musique techno anxiogène, une armée de mannequins androgynes, à l’allure (trop) rapide, parcourent les allées de graviers. L’Homme Givenchy est définitivement urbain et bien dans son époque. En journée, son dressing flirte avec le sportwear. Il porte des chaînes à la taille, un sac autour du poignet et le coupe-vent oversize.

Les 4 défilés qu'il ne fallait pas manquer au Pitti Uomo
© © Givenchy

Le soir, son costume se fait ample, façon 90’s, et son manteau se pare de broderies florales ou de brocard brillant. À ses pieds ? Des sneakers, exclusivement. Des slip-on fines comme des chaussettes, des runners aussi immaculées que massives et même des Mexico 66 d’Onitsuka Tiger. On apprendra, à l’after party, qu’il s’agit d’une collaboration surprise entre les deux marques. Clare Waight Keller vouant une passion au modèle.

Salvatore Ferragamo

Les 4 défilés qu'il ne fallait pas manquer au Pitti Uomo
© Salvatore Ferragamo

Pour sa première collection masculine chez Salvatore Ferragamo, Paul Andrew – nouvellement promu directeur artistique de l’ensemble de la création au sein de la marque – joue la carte du retour aux sources en choisissant de défiler à Florence, capitale toscane qui a vu naître la griffe en 1928. C’est sur l’historique piazza della Signoria – quel privilège ! -, à l’ombre du Palazzio Vecchio, que l’Anglais a dévoilé une vision moderne de l’Homme, débarrassé des stéréotypes bêtes et méchants de la virilité. La ligne se révèle chic, fraîche, confortable et résolument moderne. Les couleurs sont tantôt douces et pastel (vert d’eau, rose, beurre frais, bleu), tantôt naturelles et appuyées (rouille, pourpre, prune, marron) ; les solaires et les vestes sont sportives ; les pantalons sont en cuir ; les espadrilles sont rehaussées d’une plateforme ; les sacs sont XXL et souples ; les rayures sont fines et élégantes ; les chemises sont légères et 80’s, comme les musiques de la bande-son ; la distribution des mannequins est multigénérationnelle, comme la collection ; le tout est sublime.

MSGM

Les 4 défilés qu'il ne fallait pas manquer au Pitti Uomo
© © Giovanni Giannoni

Pour les dix ans de sa marque, Massimo Giorgetti a investi la salle des sports du Forum Nelson Mandela, à Florence. Alors que la musique presque tribale de Woodkid emplit les gradins, les garçons défilent nonchalamment, cheveux mouillés, autour d’une piscine virtuelle. À la cool. Ici et là, du motif paisley (celui des bandanas), de l’imprimé léopard, du fluo, du tie and dye. Mais aussi : des vestes de costume ouvertes sur des torses nus, des claquettes/chaussettes, des silhouettes monochromes, des bobs. Du fun, quoi ! Le show terminé, les mannequins reviennent en slip de bain – qui se porte, désormais, aussi à la ville – et chemise trempée pour un dernier plongeon 2.0. Tout le monde se précipite afin de prendre des photos dont un certain Rocco Siffredi, visiblement ému, cherchant du regard son fils, Leonardo Tanno, qui venait de réaliser son tout premier défilé.

S.R. STUDIO. LA. CA.

Les 4 défilés qu'il ne fallait pas manquer au Pitti Uomo
© Giovanni Giannoni

L’artiste américain, figure de l’art contemporain et proche collaborateur de Raf Simons, Sterling Ruby a présenté son premier label S.R. STUDIO. LA. CA. au monde de la mode. À l’intérieur d’un vieux bâtiment italien, la fumée artificielle et les projecteurs aveuglants rendent l’ambiance étouffante. Au milieu de tout cela, s’avancent les silhouettes atypiques du créateur. Au programme : du workwear, des textiles javellisés, du denim omniprésent, des éclaboussures de peintures, du tartan vert flash, de longues robes aux imprimés poétiques et des bottines d’inspiration militaire posées sur des semelles crantées gigantesques. La note d’intention du défilé nous apprend que la collection est, en fait, répartie en quatre lignes distinctes : la ligne principale ; ED. 50, des pièces en édition limitée à cinquante exemplaires ; SOTO, des pièces conçues dans des tissus travaillés à la main par le studio de Sterling Ruby ; UNIQUE, qui – comme son nom l’indique – regroupe des pièces uniques conçues et réalisées par l’artiste himself.

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