L’oeuvre au noir

© BENOÎT BETHUME

Tim Van Steenbergen transforme ce qu’il touche en or sans l’aide de formules toutes faites. Avec cette nouvelle garde-robe, le créateur anversois entre définitivement dans l’histoire de la couture. Il lui a pourtant d’abord fallu prendre du recul, sans délaisser le théâtre ni l’opéra aux côtés de Guy Cassiers, mais réfléchir, deux saisons durant, à ces questions existentielles et fondamentales –  » Qui suis-je ? Que vais-je encore ajouter dans ce cirque de la mode qui s’emballe ? Ai-je envie d’en faire partie ?  » Son automne-hiver est sa réponse fulgurante, en deux chapitres admirables, une  » collection noir  » permanente et une  » ligne constructiviste  » inspirée des toiles de l’artiste Guy Vandenbranden (1926-2014), pour cette  » pureté  » qu’il voulait retrouver dans ses formes.  » Je veux être conscient et authentique, dit le Belge. Je me suis plongé dans mon propre style, les années 50 et 60, les drapés, et les belles matières italiennes qui tiennent bien en main, sont intemporelles, s’adaptent et suivent les lignes du drapage.  » Ce fou de diagonales et de savoir-faire ancestraux pratique le métier de couturier à l’ancienne – atelier à Berchem, made in Belgium, zéro e-shop et patronages amoureusement pensés. Ajoutez à cela une élégance visuelle qui rend hommage à Irving Penn et la modernité de ses lignes baptisées T, Y, M et I qui disent son amour des vêtements intemporels au service du corps. Révérence. A.-FM.

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