Quand la mode voit rouge à Milan

Contrairement aux apparences, en mettant en scène des toréadors, Domenico Dolce et Stefano Gabbana n’ont pas tourné le dos à leur île natale pour lui préférer l’Espagne.

L’invitation donnait déjà le ton: un taureau sur fond rouge. Alors, quand la première série de modèles portant la veste courte et cintrée des toréadors s’est avancée sur le catwalk, il est très vite devenu clair qu’une rencontre au sommet Espagne-Sicile se préparait.

Fidèle à leur mantra qui consiste saison après saison à décliner dans leurs collections un nouveau visage de leur île natale, les deux créateurs italiens ont cette fois choisi de s’intéresser à la domination espagnole qui marqua le Sicile entre 1516 et 1713.
Sans toutefois se prendre la tête avec la vérité historique.
A notre connaissance, il n’y a jamais eu de corrida en Italie, c’est donc plutôt un imaginaire, la vision d’une Espagne de carte postale retro qui se trouve ici déclinée, avec en imprimé vedette, le taureau dans toute sa puissance.

Beaucoup de broderies aussi, du rouge à revendre – avec en point d’orgue un final de beaux gosses tous vêtus d’un costume sang – et même les gros pois noirs des robes des danseuses de flamenco.

Du rouge aussi, il y en avait chez Philipp Plein, le créateur allemand n’ayant jamais peur du too much pour nous en mettre plein la vue. Cette fois encore, tout n’était que sequins, clous, écussons et déchirures frangées, le tout mis en scène comme à l’accoutumée dans un show extravagant ayant cette fois pour toile de fond une ancienne piscine publique désaffectée où l’on pouvait voir tour à tour un ballet de nage synchronisée, le rappeur Theophilus London sur un jet ski avant que n’entrent en scène deux cascadeurs en jet ski eux aussi libérant dans l’air une terrible odeur de gazole !

Rien à voir donc avec l’ambiance casual chic du défilé Corneliani qui ouvrait samedi matin la fashion week milanaise. Alors que les modèles défilaient entre les tables d’un généreux petit-déjeuner dressées tout le long du catwalk vêtus de vêtements amples dans des couleurs douces – du blanc, du crème, du bleu poudré, du vert très pâle, de quoi leur donner à tous un petit air de Gatsby – que l’on devinaient confortables, des silhouettes en tout cas moins sévères que celles de l’hiver, le pianiste et chanteur italien Raphael Gualazzi assurait en live la bande son. Un jolie parenthèse enchantée.

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