Quand les masques font leur cinéma

Mordue de 7e art, la Bruxelloise Elsa Garcez a lancé Liberté Chérie, une collection de « cinémasques » en tissus inspirés par ses films favoris. Des modèles uniques cousus main et brodés par ses soins dont certains sont déjà collectors.
Le projet bien sûr n’avait rien de prémédité. Comme pour la plupart des couturières amatrices au début de l’épidémie, Elsa Garcez a commencé par rendre service: les amis lui apportaient des bouts de tissus, les élastiques qu’ils pouvaient trouver. Elle avait une machine, savait s’en servir et plutôt bien d’ailleurs. Une centaine de masques plus tard, l’aventure aurait pu s’arrêter là. « Mais mon compagnon m’a offert une brodeuse, se souvient-elle. J’en rêvais depuis des années. Elle est arrivée pour la fête des mères ».
C’est alors que lui vient l’idée de broder des titres de films sur ses masques. Et de chercher des tissus qui évoquent l’univers des cinéastes et des longs métrages dont elle s’inspire. La marque Liberté Chérie était donc lancée.
« J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’envie de créer des vêtements inspirés par le 7e art », rappelle la jeune femme, détentrice d’un master en cinéma consacré à la représentation de la femme dans les films de Jacques Demy. Ce sont très vite ses oeuvres à lui – Les Parapluies de Cherbourg d’abord puis Peau d’Âne – que l’on retrouve sur les premiers « cinémasques » qui sortent de l’atelier.
Tati, Godard, Rohmer, Duras, Renoir lui emboîtent ensuite le pas. « Je reçois depuis lors des tas de demandes mais il faut avant tout que que ça me parle, détaille-t-elle. J’ai besoin d’avoir comme point de départ une esthétique visuelle forte, aisément reconnaissable, c’est pourquoi je privilégie les réalisateurs qui accordent une attention toute particulière aux costumes et aux décors. »
Les possibilités, on l’imagine, sont infinies. Et il ne se passe pas une semaine sans que ne sortent sur sa page Instagram de nouveaux modèles produits en éditions très limitées. Un impératif avant tout économique à la base: loin d’imaginer le succès qu’elle rencontre aujourd’hui, Elsa Garcez avait d’abord opté pour de petits métrages de tissus afin de ne pas devoir avancer de trop grosses sommes d’argent. Mais en dépit de la demande, la Bruxelloise souhaite conserver un caractère relativement exclusif à ses créations. Au fur et à mesure, le design s’est aussi amélioré: la longueur des élastiques désormais disponibles dans toute sorte de couleurs est ajustable et l’on peut si on le souhaite ajouter une barrette pliable au niveau du nez.
Loin de se limiter aux cinéastes français, Elsa Garcez s’est aussi amusée à décliner les univers de Wes Anderson, Ingmar Bergman, Alfred Hitchcock ou Lars Von Trier dont le titre du film Breaking the Waves prend ici un tout autre sens. « Souvent, c’est le titre du film qui guide le choix du tissu, explique-t-elle. Mais cela peut aussi être l’inverse. Je suis de près depuis longtemps le travail de plusieurs illustrateurs. Je fais aussi venir des coupons du Japon, là aussi parce que lors d’un voyage là-bas j’ai pu apprécier la finesse du trait de certains artistes. » Des choix qui justifient aussi le prix variable des masques (en moyenne une quinzaine d’euros) qui dépend également du type de fil à broder utilisé ainsi que des élastiques choisis.
« Les premiers masques réalisés au début de la crise étaient bien sûr gratuits, poursuit Elsa Garcez. Mais ce n’est plus tenable aujourd’hui au regard du temps que cela prend et de l’investissement en matériel que je dois avancer. Tout est calculé au plus juste. » L’afflux de demandes est tel qu’Elsa se doit de ne laisser le site de vente ouvert que quelques jours par semaine car elle tient à ce que sa démarche puisse rester artisanale. Pas question donc de sous-traiter la production. « Ce serait une toute autre logistique à laquelle je ne suis pas prête actuellement, sourit-elle. Mon but avec ces masques, c’est de donner aux gens, en dépit de la contrainte que cela représente, l’envie de les porter. De mettre du beau dans le moche, si je peux dire. »
Une manière aussi de convaincre sa petite fille réticente à l’idée de se masquer de se couvrir le visage. Elsa a donc imaginé des designs pour enfants – Les Aristochats, Little Miss Sunshine… – mais il est aussi possible d’adapter en taille mini d’autres tissus. « J’espère bien sûr que ce ne sera qu’un business de courte durée, conclut-elle. Et que je pourrai reconvertir mon envie de créer vers d’autres produits. J’ai été la première surprise de l’engouement que mes cinémasques ont suscités. Et bien sûr, rien ne me fait plus plaisir que de recevoir des images de gens qui les portent ».
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