Semaine de la mode masculine à Milan

Une fois n’est pas coutume, Mondial oblige, celui qui a consacré l’union du football et de la mode ne défilait pas cette saison sur les pavés milanais. C’est en Afrique du Sud que Dirk Bikkembergs a enregistré son show avant de le retransmettre sur un écran géant installé sur la piazza del Duomo vendredi soir. Le créateur belge persiste et signe dans ce qui fait sa recette gagnante depuis dix ans. Soit un juste accord entre sportswear et tailoring comme dans ce costume en jersey au port souple et confort.
Le créateur anversois égaie sa cabine testostérone de couleurs vives telles que le jaune à la faveur de ce sac 48h et de ce débardeur noir éclairci par ce ballon évoquant la Mir. À retenir aussi, raccord avec la saison précédente, ces chaussures de montagne entérinant une tendance alpine patente chez l’Homme.
Enfin, on soulignera le maintien du jeans au rang des tendances sur le retour. Quant aux franges country, on se contentera d’en rire comme on se poile quand le DJ ose passer Rednex.
Samedi, Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont sorti le grand jeu dès 13h (le soir dans une cour Renaissance face à la Scala, ça allait être le parfait barnum avec full V.I.P, de Juliette Binoche à Eros Ramazzotti en passant par les Franz Ferdinand). Il faut dire que le duo sicilien fête ses vingt ans de mode masculine cette année. D’où un show plein de frissons (vraiment) emmené par madame Annie Lennox au piano. Dans le public, deux stars américaines pour faire prendre la sauce glamour : messieurs Morgan Freeman et Matthew McConaughey.
Au niveau du vestiaire, le blanc, le noir et le crème dominent à la faveur d’un univers prolo-chic avec force cordes et toile de jute évoquant la Sicile des pêcheurs et des paysans du mezzogiorno.
Focus sur les corps d’Apollon comme d’habitude quand il s’agit de présenter la ligne plage et underwear. Ici, leur mannequin phare, mieux connu sous le nom de David, toute référence à Michelange étant purement fortuite.
A noter également, la persistance du jeans usé jusqu’à la déchirure dans le vocabulaire dolcegabbanien. Vu aussi chez Bikkembergs.
Chez Burberry Prorsum, Christopher Bailey nous gratifiait depuis quelques collections d’une humeur mélancolique sentant bon le crachin des plages de Brighton et les soirées à écouter du Radiohead en flânant dans Hoxton square. Il semble qu’il en ait ras le melon de la pleurnicharde contemplative. Il nous sert un défilé nerveux comme un mod’s à qui on aurait chouré sa vespa. Le cuir domine dans ce show envoyé au son des guitares des Animals et des Shadows.
Les références militaires déjà présentes la saison passée trouvent leur conjugaison estivale comme dans ce manteau.
Mais Christopher Bailey sait aussi parler à ses clients plus classiques à travers ce caban, par exemple. Somme toute plus que désirable.
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