Sonia Rykiel reçoit la Légion d’Honneur

Ce 14 juillet, la créatrice de mode rejoint l’Ordre national de la Légion d’Honneur.

Quel plus beau cadeau pouvait espérer Sonia Rykiel pour ses 40 ans de carrière ? Au même titre que l’ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt et Dany Boon, le réalisateur comblé de Bienvenue chez les Ch’tis, la créatrice de mode figure en effet dans la promotion du 14 juillet de l’Ordre national de la Légion d’Honneur.

Née le 25 mai 1930, Sonia Rykiel ouvre sa première boutique à Paris en mai 1968. A contre-courant des tendances de l’époque, cette créatrice révolutionnaire exhorte ses clientes à porter ses petits pulls rayés à même la peau, sans soutien-gorge. La rébellion est dans l’air du temps et la jeune femme entend bien jeter son pavé dans la mare textile. Elle destitue l’ourlet, instaure les coutures à l’envers et imagine des fentes dans les blouses féminines pour mieux accueillir les mains masculines. Provocatrice, sa « démode » (pour reprendre une expression qui lui est chère) séduit peu à peu les foules et les rédactrices de mode. La marque s’installe lentement mais sûrement.

En quelques décennies, Sonia Rykiel invente la femme Rykiel, la quintessence de l’élégance et d’un certain décontracté chic, propre à la Parisienne. Car si Sonia Rykiel est issue d’une famille bourgeoise russo-roumaine, elle a, par ses vêtements, décoincé la bourgeoise sans rien lui ôter de son allure. Son style est « quirky », comme disent les Américains, à savoir « déglingué ». Un mot qui plaît bien à celle dont la mode, comme le personnage, est toujours apparue audacieuse, scandaleuse, sulfureuse. Quarante ans après ses débuts, son sens de la « démode » continue à séduire les jeunes générations, grâce notamment à l’implication de sa fille Nathalie qui assure désormais la direction artistique de la marque.

Frédéric Brébant

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